Quand j'ai posé le pied en Egypte pour la première fois, en 2004, j'avais bien du mal à y croire. Et la rencontre avec le Nil, ce fleuve mythique dont le nom seul est un appel au rêve, fut un grand moment autant que celle avec les grands monuments qui me fascinaient depuis l'enfance ou que la rencontre - coup de foudre avec Le Caire. La tradition prétend que le Nil exerce sur ceux qui se rendent sur ses rives une fascination telle qu'ils sont comme envoûtés et ne songent qu'à revenir, voir à y rester : il faut croire que c'est vrai. Le Nil, autant que notre guide, m'a murmuré plus d'une fois à l'oreille : "tu reviendras, insha'a l-llah..." J'ai eu la chance en effet de le retrouver deux ans plus tard. Et j'espère bien, insha'a l-llah, le retrouver bientôt.
Voici un petit montage à partir des photos prises en Egypte lors de ce premier voyage. Le fleuve lui-même, les embarcations qui le sillonnent, mais aussi ses rives sur lesquelles l'observateur attentif découvre des scènes éblouissantes de beauté... Une beauté paisible, qui semble immuable. On peut penser, avant de s'y rendre soi-même, que tout cela relève du cliché. Mais quand on se trouve face à ce fleuve majestueux dont les Anciens avaient fait un dieu, la fascination est bien réelle ; tous ceux qui ont approché le Nil vous le diront. C'est une explosion de couleurs, changeantes au fil des heures du jour, avec des levers et couchers de soleil qui font comprendre de l'intérieur l'essence de l'ancienne civilisation égyptienne autant que l'âme de l'Egypte toute entière, d'hier et d'aujourd'hui. On se prend soudain à contempler en silence ce spectacle unique ; oui, le Nil, comme les déserts qui enserrent son étroite vallée, invite à la contemplation pour peu que l'on accepte de se laisser guider par les sensations. On fait abstraction du reste, de l'industrie touristique aussi bien que de l'époque à laquelle nous vivons. Quelle que soit l'embarcation, voguer au gré des flots aujourd'hui paisibles du Nil, c'est faire un voyage dans un monde à part et comme flotter hors du temps.
Vous reconnaîtrez sans doute au passage des lieux fameux, les beautés d'Aswân et d'Eléphantine, Esna et son écluse, Louqsor... Mais vous verrez aussi des lieux anonymes, des villages aperçus depuis le fleuve, des palmeraies, des exploitations agricoles sur lesquelles le temps ne semble pas avoir d'emprise...
Pour fond musical, je vous ai choisi une de mes chansons favorites d'un chanteur égyptien que nous avons déjà rencontré sur ce blog, AHmed Sa3ad : " Garahona ". Lors de ce premier voyage, Hassan, l'un des serveurs, m'a fait découvrir la musique égyptienne, et je ne l'en remercierai jamais assez... Car la magie de l'Egypte est aussi en cela : tout ramène à l'expérience humaine, on en revient transformé autant par les rencontres humaines que l'on y fait que par la magie des lieux. C'est donc en pensant chaleureusement à Hassan et Salâma, rencontrés lors du premier voyage, ainsi que Mohammed, rencontré lors du second, que j'envoie sur la toile ces fragments de moments inoubliables.