30 janvier 2009
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Sous le pont de mes rêves évanouis,
- Car les rêves meurent toujours, il le faut -
Mes pieds foulent l'herbe humide au milieu de la nuit.
Le froid, comme hier la tiédeur de l'été, frôle ma peau.
J'ai déposé sur les eaux sombres et glacées
La couronne de fleurs d'une nuit spéciale ;
J'ai enflammé la mèche de la bougie tremblante
Et l'ai confiée au liquide fuyant vers le lointain ;
J'ai allumé l'encens tressé par des moines himalayens,
Afin d'accompagner la silencieuse offrande ;
Et j'ai versé au fleuve bouillonnant le tribut
De ces années passées ici...
Les fleurs sont emportées
En une ronde fatale ;
La bougie sombre aussitôt, amante
Qui unit aujourd'hui et demain ;
L'air s'empare de l'encens venu de loin,
Humant des parfums légers la sarabande ;
Et roulent les piécettes sur les roches nues
Qui me libèrent d'ici...
Je brise sur les pierres acérées l'urne vide...
De mes lèvres sortent des sons du fond des âges,
Une ode païenne sur les rives endormies :
Aux amis et aux traîtres, aux rires et aux larmes,
Aux futilités de ce qui fait la vie, de ce qui fait l'amour,
Aux espoirs déçus et à ceux qui renaissent,
Sans plus de haine, et sans nostalgie,
Avec toute la ferveur du drame
Et la certitude d'un nouveau jour.
Demain, je quitte ici pour là-bas, je rentre dans ma ville ;
Toujours j'ai su que je n'étais que de passage,
Etranger à ce lieu que pourtant j'ai aimé,
Et où j'ai aimé comme je ne savais plus le faire ;
Demain je pars, laissant derrière moi les pages froissées du passé,
Je pars sur de nouveaux chemins, vers un nouveau matin,
Laissant dériver vers la mer la blessure des souvenirs :
Quand un rêve meurt, un autre naît, il le faut...
Un adieu à Ollioules pour retrouver Toulon...