Nous quittons Le Caire très tôt le matin pour prendre l'avion en direction d'Abu Simbel. Je suis un peu triste de quitter la capitale égyptienne, mais puisque je me suis juré d'y revenir, c'est malgré tout enthousiaste que j'embarque pour la Haute Egypte. Un voyage est ainsi fait, de rencontres et d'au revoir... Le vol intérieur est court, il permet de découvrir du ciel la vallée du Nil qui se glisse comme un grand serpent bleu et vert entre les collines de l'immense désert ; un spectacle à lui seul inoubliable.
L'arrivée sur Abu Simbel est éblouissante. Aquatique et minéral se mêlent, dans la pâleur du matin, et on se demande sincèrement où l'avion va bien pouvoir atterrir... Enfin nous y sommes. Je suis impatient de partir à la découverte de ce lieu qui me fait rêver depuis l'enfance. Comme nous sommes arrivés très tôt sur le site, il n'y a pas encore grand monde, ce qui va nous permettre de visiter les temples dans de bonnes conditions. A ce niveau, le programme est très bien conçu.
Le grand temple, au petit matin, alors que la foule n'a pas encore envahi le site...
On aborde le site par l'arrière ; il faut contourner la colline dans laquelle est aménagé le grand temple de Ramsès, ce qui ménage encore l'effet de surprise. Et là, quand on arrive enfin devant la façade monumentale, c'est un véritable choc, une réelle émotion. Il est là, magnifique, grandiose, il n'y a pas de mot assez fort pour rendre la sensation qu'on a à l'instant où on pose les yeux sur le temple pour la première fois - décidément, les mots manquent souvent pour décrire précisément l'impression que font les monuments égyptiens !
Les colosses de la façade du temple d'Hathor...
Nous commençons la visite par le temple d'Hathor, puisque tout le monde se précipite d'abord vers le grand temple. Ainsi, nous pouvons éviter la bousculade et visiter tranquillement. La façade est magnifique, avec ses colosses représentant le roi et la reine. A l'intérieur, des reliefs tous plus magnifiques les uns que les autres, les chapiteaux hathoriques... On oublie totalement que l'ensemble a été découpé et remonté à cet endroit. Hélas, il est difficile d'y réussir des photos et je n'en ai guère à vous proposer...
La reine faisant une offrande à Anouket...
Les captifs entravés à l'entrée du grand temple...
Rê-Horakhty surmontant l'entrée du grand temple...
Nous visitons ensuite le grand temple, avec son impressionnante façade ornée des quatre colosses de Ramsès. De chaque côté de l'entrée, les frises représentant les prisonniers de guerre enchaînés, et au-dessus, la statue du dieu solaire Rê-Horakhty. La première salle est une vraie merveille, avec ses piliers osiriaques imposants aux yeux encore rehaussés de khôl ; le plafond a conservé lui-même une partie de son décor polychrome. Tout au fond du spéos, la fameuse niche dans laquelle Ramsès figure aux côtés de Ptah, Amon-Rê et Rê-Horakhty. Et des salles latérales étroites, au plafond bas, dans lesquelles je m'engouffre en oubliant que je suis claustrophobe. Partout, ces reliefs que je ne connais qu'à travers les livres et que je dévore littéralement des yeux. Comme nous sommes encore peu nombreux sur le site, je peux me régaler en m'imprégnant des lieux, goûter cette rencontre inoubliable.
L'un des piliers osiriaques de la grande salle...
Le plafond au décor polychrome...
Tout au fond du spéos, les quatre dieux ; de gauche à droite : Ptah, qui reste toujours dans l'ombre, Amon-Rê, Ramsès divinisé et Rê-Horakhty...
C'est avec des rêves plein les yeux, et après avoir négocié ma première gallabeya, que je regagne le bus qui va se joindre au convoi pour traverser le désert en direction d'Aswan, où m'attend l'un des plus grands coups de coeur du voyage...
Un court diaporama que j'avais réalisé à mon retour et que je m'efforcerai d'améliorer ultérieurement. Sur une musique égyptienne, bien entendu.