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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 21:53









Protohistoire :



Archéologie protohistorique - Grande-Bretagne :

 

les premières fouilles effectuées depuis celles de 1964 ont débuté le 31 mars dernier sur le célèbre site mégalithique de Stonehenge, classé au patrimoine mondial par l'UNESCO : un événement. Les fouilles, programmées pour deux semaines, ont pour but de percer le mystère de la datation de cet ensemble mégalithique et de comprendre la signification des pierres bleues plus petites situées à l'intérieur du grand cercle. Les chercheurs pensent en effet que ces pierres, qui proviennent du pays de Galles, sont la clef de la signification de Stonehenge, dont ils pensent qu'il avait un rôle de guérison. La BBC finance cette opération et réalisera deux reportages programmés pour l'automne prochain qui diffuseront le résultat des fouilles auprès du grand public. Les deux directeurs de cette missions, deux spécialistes du monument, le professeur Tim Darvill et le professeur Geoff Wainwright, pensent que Stonehenge fut au Néolithique un lieu de pélerinage où on se rendait pour être soigné. En effet, des ossements humains découverts récemment montrent des blessures ou des fractures ; les études ont révélé que certains étaient venus de très loin. Les professeurs Darvill et Wainwright ont déjà établi que les fameuses pierres bleues viennent de Preseli Hills, à l'extrême ouest du pays de Galles, soit à 250 km de là ; on y a trouvé des inscriptions néolithiques laissant penser qu'on accordait des vertus magiques à ces pierres. Cette partie la plus ancienne de Stonehenge avait déjà fait l'objet d'une tentative de datatation dans les années 1990, mais s'en était tenu à une estimation à 2 250 av. notre ère, car des fouilles antérieures mal documentées  avaient perturbé le contexte et ne permettaient plus de préciser plus avant. Avec ces nouvelles fouilles, on espère en particulier retrouver l'emplacement d'origine des mégalithes. Dans l'article du BBC News, vous pourrez voir deux vidéos, dont une très intéressante retraçant l'histoire de Stonehenge ; vous trouverez également joints à cet article des liens vers des articles antérieurs (31 mars 2008, angl.) ; le site web de l'opération permet de suivre les fouilles au jour le jour, avec des vidéos et des articles : passionnant (angl.) ( vous verrez même les " druides " venus " bénir " les fouilles... ). Selon un article publié le 7 avril sur le site de Google News en provenance de l'AFP, dans lequel vous trouverez des informations complémentaires, l'étude des découvertes devrait prendre environ six mois (angl.). Rebecca Morelle, dans un autre article du BBC News du 9 avril, annonce que les archéologues ont d'ores et déjà trouvé l'emplacement d'origine de l'une des pierres bleues (angl.).



Mashreq :



Archéologie égyptienne - Louqsor - Découverte d'une statue de Tiyi près des colosses de Memnon :

le 24 mars dernier a été annoncée la découverte d'une statue monumentale de la reine Tiyi, l'épouse d'Amenhotep III, sur le site de l'ancien temple de celui-ci dont les colosses de Memnon sont depuis l'Antiquité le symbole le plus connu. La sculpture présente nous dit-on une hauteur de 3,62m. Plus de précisions ont été donnée ce mois-ci : la statue faisait partie d'une sculpture monumentale, puisqu'elle se trouvait associée à la jambe d'un colosse d'Amenhotep III haut de 15m ; une autre représentation de Tiyi associée à une jambe de colosse de l'ancien pylône avait déjà été découverte en 2002. Mais celle-ci est dans un état remarquable de conservation, ce qui fait d'elle l'une des plus belles sculptures du site du temple d'Amenhotep III. Les archéologues ont également présenté deux sphinx représentant Amenhotep et Tiyi, ainsi que 10 statues de granit de la déesse Sekhmet, le tout également découvert sur le site. Le ministre égyptien Faruk Hosni a souligné l'importance de cette découverte et émis le souhait que ces sculptures puissent être présentées au public dès que possible sous forme de musée en plein air, qui serait ainsi, avec les deux colosses de 15m de haut découverts antérieurement, le plus important du genre. Les archéologues se sont donné pour objectif de réhabiliter le site dans un délai de 5 ans. (nouvelle AFP).  Des photos, longtemps attendues, ont enfin été publiées et vous pourrez les découvrir sur le site du National Geographic, ainsi que le sphinx sous les traits d'Amenhotep (angl.).



Archéologie orientale - Iraq - Une nouvelle ville babylonienne découverte par des archéologues iraqiens au sud de Baghdad :

l'équipe archéologique de Mohammed Yahya a annoncé la découverte d'une importante ville babylonienne sur le site de Shamiya, à 180 km au sud de Baghdad. Sa superficie couvrirait 20 km², avec des quartiers administratifs, des temples et des bâtiments au magnifique décor, ainsi qu'un réseau d'égouts très élaboré. Lors d'un sondage pratiqué sur une zone de 20m², les archéologues ont déjà fait de précieuses découvertes, comme ce poids en forme de canard qui pèse 30 kg ; Mohammed Yahya explique que c'est là un objet inhabituel, car les poids en forme de canard découverts jusqu'à présent pèsent en général 10 kg au maximum. Des tablettes cunéiformes ont également été mises au jour, mais il manque de spécialistes iraqiens pour les déchiffrer, car nombre d'entre eux ont fui le pays en raison de la guerre. Egalement, quatre sépultures et des sceaux cylindriques. D'après les premières analyses, le site remonterait à la période babylonienne tardive, vers 1000 av. notre ère. Article dans az-Zamân du 19 mars (angl.).




Monde gréco-romain :


Archéologie grecque - Découverte exceptionnelle d'un port mycénien :

C'est à une centaine de kilomètres au sud-ouest d'Athènes et à 65 km de Mycènes que des archéologues ont découvert une ville mycénienne d'environ 3 500 ans particulièrement bien conservée, qu'ils ont baptisée Korphos-Kalamianos. Le site, en partie immergé dans la mer, présente des vestiges suffisamment lisibles pour distinguer un plan régulier qui indique que la ville a dû être construite en une seule phase selon un plan préconçu. Il est extrêmement rare de pouvoir ainsi étudier le plan complet d'une ville mycénienne, avec son enceinte fortifiée, ses rues et quelques demeures aristocratiques. En tout, les archéologues ont répertorié 900 murs en bon état de conservation. Il devait s'agir d'une base militaire, car on n'a pas trouvé de structures agricoles susceptibles d'avoir assuré l'approvisionnement des habitants. L'équipe envisage à présent de faire un relevé sous-marin, de façon à déterminer le tracé de la côte à cette époque et avoir une meilleure idée du port et des raisons de l'installation de la ville sur ce site. Article de Clara Moskowitz dans LiveScience du 18 mars (angl.).














Archéologie romaine - Un programme de fouilles et de mise en valeur prévu pour le Circus Maximus de Rome :

 

L'ancien Circus Maximus de Rome n'est plus aujourd'hui qu'un parc qui garde la forme de l'ancien édifice, et on a bien du mal à l'imaginer tel qu'il devait être à l'époque romaine. Tarquin assécha cette zone, mais ce fut Jules César qui y construisit les premiers bâtiments ; ils disparurent dans l'incendie de 64 de notre ère, et c'est sous le règne de Trajan que le Circus Maximus prit toute son importance. Le dernier spectacle y fut donné en 549 de notre ère, puis sera abandonné durant des siècles. Les autorités romaines ont annoncé une excellente nouvelle pour tous les amoureux de la ville antique : à partir du 20 juin prochain, le Circus Maximus va être restauré ; il ne s'agit pas de le reconstituer, mais de rendre les vestiges plus lisibles ; seule la spina sera reconstituée pour à imaginer l'aspect du site lors des courses de char. Dans le même temps, les fouilles toujours en cours se poursuivront. Et à la fin de l'article, le professeur Eugenio La Rocca, superintendant de Rome, annonce également que les trouvailles faites sur le Circus Maximus et d'autres sites pourraient prendre place dans un nouveau musée de la Ville de Rome, qui devrait être construit dans les environs. Article de Peter Popham dans The Independant du 3 avril (angl.).



Archéologie grecque - Grèce - 17 des métopes du temple d'Athena sur l'Acropole devraient être démontées :

un archéologue grec a tiré la sonnette d'alarme concernant 17 des métopes qui forment la frise du Parthénon, sur l'Acropole, car elles sont sévèrement menacées par la pollution athmospérique qui est un problème majeur dans la capitale grecque. D'autant que ce sont les derniers marbres originaux encore présents sur le monument, beaucoup des sculptures qui n'avaient pas été tout simplement emmenées autrefois dans des musées étrangers ayant été remplacées par des copies lors des dernières campagnes de restauration et mises à l'abri. Elles sont les dernières des 92 métopes de la frise à être encore lisibles. Alexandros Mantis préconise de les retirer, de les restaurer et de les placer dans le nouveau musée de l'Acropole. Tout comme les célèbres caryatides de l'Erechtheion ont été démontées dès 1979 et remplacées par des copies. Le Conseil Archéologique et le ministère de la Culture hésitent, craignant en particulier de voir baisser la fréquentation touristique du site. D'autre part se pose le problème du contexte de la demande de la restitution des marbres du Parthénon par le British Museum. Article de Didier Kunz dans Yahoo News du 14 avril 2008 (angl.).

Espérons que la sagesse, l'une des attributions d'Athena, l'emportera, et que ces oeuvres exceptionnelles du Ve s. av. notre ère pourront être sauvées : le patrimoine archéologique doit cesser de faire les frais de l'industrie touristique !









 

Archéologie romaine - Rome - Découverte de fragments d'une statue équestre au Colisée :

 

Un fragment d'une statue équestre qui ornait le Colisée a été découvert au début de ce mois lors de fouilles près du célèbre monument romain. Il mesure 1m par 1,50m et montre le flanc gauche d'un cavalier et sa jambe, la bride et le harnais d'un cheval, ainsi qu'une partie du fourreau d'une dague. Il pourrait s'agir d'une statue impériale et les archéologues espèrent en retrouver les autres fragments. Le superintendant de l'archéologie de Rome souligne l'importance de cette découverte, qui montre ce que recèle encore le sol romain et pourrait préfigurer des découvertes permettant de mieux appréhender le décor sculpté du monument. Le fragment de statue trouvé pourrait s'être trouvé à l'origine au-dessus de l'entrée impériale du Colisée. D'autres découvertes sont à attendre puisque les travaux de construction de la 3e ligne du métro romain, qui passe près du Forum, ont déjà été interrompus à plusieurs reprises en raison de découvertes importantes. Article Adnkronos International du 9 avril 2008 (angl.). 



Archéologie médiévale - Suède - Un site vicking livre des monnaies islamiques :

 

Des archéologues suédois ont mis au jour un ensemble de 470 monnaies islamiques en fouillant un cairn (lieu de sépulture) de l'Age du Fer près de l'aéroport Arlanda de Stockholm. Ces monnaies sont datables du VIIe au IXe s. AD, époque à laquelle le commerce mené par les Vickings était intense. C'est la première découverte de ce type en Suède depuis la fin du XIXe s. La plupart de ces monnaies ont été frappées à Baghdad et Damas, mais certaines proviennent aussi d'Afrique du Nord. Ce trésor monétaire, qui a d'abord surpris les archéologues en contexte plus ancien, a dû être déposé là par les Vickings vers 850 de notre ère, sans doute avec la croyance qu'ainsi le trésor serait protégé par les ancêtres. S'il n'y a aucune sépultrure vicking sur le site même, ils avaient cependant établi un village dans le voisinage. Rappelons que les Vickings étaient alors dans une phase d'expansion et que nombre d'entre eux ont servi de mercenaires à Constantinople ou en Russie, ayant ainsi des contacts avec le monde oriental. Article du BBC News du 4 avril 2008 (angl.).

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17 mars 2008 1 17 /03 /mars /2008 20:42


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Mashreq :


archeo-orient.gifArchéologie orientale - Yémen : Une nouvelle tombe découverte à Ibb ? - Alors que des travaux visant à protéger le site archéologique de Ibb, dans le district d'as-Sada, étaient menés, la découverte d'une nouvelle tombe serait intervenue fin février dernier. Il semblerait qu'il s'agisse, comme le suggérait la découverte précédente sur le même site -peut-être la tombe de l'épouse du roi Shammar Yoharish (IVe s. ap. JC), contenant de remarquables pièces de joaillerie-, d'une tombe royale de la dynastie Himyarite (entre 110 av. JC et 525 ap. JC) liée à l'antique royaume de Saba. Les autorités yéménites se refusent cependant pour l'heure à confirmer l'information. En effet, on craint que ne se reproduisent les déprédations et pillages qui avaient suivi la médiatisation des découvertes faites d'Osaibah, district d'ash-Shahed, et de la montagne de Shammar Yoharish dans le district d'as-Sada.  Sources :
article d'Abdul-Qawi Dahan dans le Yemen Observer du 1er mars (en anglais).


archeo-egypt.gifArchéologie égyptienne - Les analyses des ossements d'ânes découverts en 2003 à Abydos fournissent les informations manquantes sur la domestication de l'âne
: Une fouille menée à Abydos avait mis au jour des squelettes d'ânes inhumés dans des sépultures de brique en connection avec la nécropole royale des premières dynasties. Les analyses menées sur ces squelettes par des spécialistes américains, danois et allemands démontrent que ces animaux présentent des lésions prouvant qu'ils étaient utilisés non pour leur viande, mais déjà pour le transport. On soupçonnait que la domestication de l'âne avait eu lieu à partir d'espèces sauvages en Afrique, mais on ne pouvait ni en apporter la preuve, ni préciser à quelle époque cette domestication avait eu lieu. Il s'agirait ainsi de la plus ancienne preuve de l'utilisation de cet animal comme animal de bât, ce qui a été une véritable révolution dans le transport des denrées et marchandises, et de ce fait la distribution des productions agricoles en Egypte mais aussi les échanges commerciaux avec des régions plus lointaines. Les sépultures d'ânes ont été retrouvées dans un secteur en principe réservé aux tombes de dignitaires, ce qui indique l'importance que ces animaux ont pu avoir pour le souverain de l'époque. Si les fouilles n'ont révélé aucun nom royal, le type des sceaux permet de situer cette inhumation dans les débuts de la période dynastique, vers 3000 av. JC. Une découverte qui pourrait enfin lever le voile sur une page encore méconnue de l'histoire de l'élevage. Sources :
article de G.S. Muldur dans le Telegraph-India de Calcutta (en anglais).


Monde gréco-romain :



prehistoire.gifArchéologie protohistorique - Grèce : une nécropole du IIIe millénaire avant notre ère découverte sur le site de Pella, ancienne capitale de la Macédoine
- De nouvelles découvertes viennent éclairer d'un jour nouveau l'occupation du site archéologique de Pella, antique capitale de la Macédoine, apportant la preuve de l'existence d'une communauté organisée sur le site dès le IIIe millénaire avant notre ère. C'est en effectuant des travaux de restauration et de consolidation des vestiges de la ville antique qu'une équipe d'archéologues grecs a découvert plus d'une centaine d'inhumations du début de l'Age du Bronze (vers 2100-2000 av. JC)  ; les défunts étaient placés dans des jarres, dont beaucoup atteignent 1,50 à 1,60m de hauteur, inhumées dans des fosses ou des structures de pierre. Parmi le matériel funéraire, des sculptures de marbre cycladiques, des céramiques locales et des objets de métal.  La plupart des sépultures contenaient au moins une céramique ; certaines présentaient aussi des bijoux (bagues d'argent, boucles d'oreille, bracelets et colliers en or, fibules de bronze) ou des armes de bronze, ce qui montre le niveau de prospérité de la région dès cette époque reculée. De rares exemples de vaisselle cycladique de marbre ont également été retrouvées, sans doute fabriquée à Paros, ce qui constitue l'un des plus anciens exemples de relations économiques entre les Cyclades et la Macédoine.  Il est déjà prévu de présenter une sépulture complète, avec le corps placé dans sa jarre et son matériel funéraire, dans un nouveau musée qui devrait être créé à Pella. L'analyse des jarres funéraires n'est pas encore achevée, mais cette découverte est d'ores et déjà très intéressante pour cette période et l'histoire du site. On ne peut connaître l'étendue exacte de cette nécropole, car une partie est ensevelie sous la ville antique. D'autre part, les archéologues pensent que la zone d'habitation de l'Age du Bronze ne devait pas se trouver très loin ; d'autres découvertes à venir ? Sources :
article de Iota Myrtsioti dans le journal grec en ligne Kathimerini (en anglais).




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Restitutions d'objets archéologiques :


Une tendance récente fait bouger le monde des grands musées, avec les demandes de restitution de plus en plus nombreuses d'oeuvres arrachées à leur terre d'origine à une époque où le lien entre le patrimoine archéologique et l'identité d'un peuple n'était pas encore reconnue. On ne peut que s'en réjouir, même si cela ne fait pas encore  l'unanimité.




precolombien.gifArchéologie précolombienne - Pérou : Les objets découverts à Machu Picchu par Hiram Bingham vont-ils enfin revenir au Pérou ?
-  Ainsi, les négociations entre les autorités péruviennes et l'université américaine de Yale concernant la restitution au Pérou des objets découverts à Machu Picchu seraient sur le point d'aboutir, même si des tensions et points de désaccord subsistent. En effet, après les fouilles menées par le célèbre explorateur au début du XXe s. (1911-1915), le fruit de ses découvertes fut déposé au musée Peabody de l'Université de Yale, entraînant une polémique qui dure depuis un siècle.

Un inventaire systématique des objets a été entrepris à la demande des autorités péruviennes, et un premier accord a posé le principe que tous les objets présentant un intérêt muséologique seraient restitués au Pérou dans les meilleurs délais ; un musée sera spécialement créé pour les accueillir, et leur retour en Amérique latine devrait être marqué par une grande exposition internationale organisée conjointement par l'université de Yale et les responsables péruviens de la culture. Les autres objets resteraient en dépôt dans l'université américaine pour une période de 99 ans.

Des responsables péruviens se sont rendus aux Etats-Unis pour poursuivre les négociations et surtout vérifier le travail d'inventaire et d'estimation des oeuvres. Mais ils déplorent que cet inventaire et cette sélection se soient faits uniquement avec des spécialistes américains, sans la collaboration de leurs collègues péruviens. Souhaitons que l'affaire puisse malgré tout aboutir, et que le Pérou puisse se voir restituer cette part importante de son patrimoine archéologique. Sources :
article de Paul Needham dans le Yale Daily News du 3 mars, avec des liens sur les rebondissements de l'affaire, qui n'est pas simple (en anglais).



archeo-grecque.gifArchéologie grecque - Athènes : le nouveau musée de l'Acropole devrait ouvrir ses portes en septembre prochain, avec l'espoir de voir revenir de Grande-Bretagne la frise du Parthénon emportée par lord Elgin
- Le projet du nouveau musée de l'Acropole, un bâtiment de verre et de béton au budget d'environ 130 millions d'euros, avait été retardé depuis 2004. Le ministère grec de la Culture en fait une priorité et ce nouvel édifice, qui remplacera l'ancien musée établi au sommet de l'Acropole, devrait pouvoir être inauguré avant la fin de cette année en septembre prochain. En tout, ce seront plus de 4000 oeuvres qui pourront y être exposées au public (10 fois plus que ce qui était exposé dans l'ancien musée) , parmi lesquelles les originaux des caryatides de l'Erechthéion et surtout la partie des frises du Parthénon qui n'avait pas été pillée au XIXe s. Car l'un des objectifs des autorités grecques est d'obtenir la restitution par la Grande-Bretagne des frises du Parthénon emportées par lord Elgin au XIXe s. et dont la Grèce demande depuis longtemps le retour, se heurtant toujours à un refus catégorique du British Museum. En ce début de nouveau millénaire, il serait temps en effet que ces marbres exceptionnels puissent enfin retrouver le lieu pour lequel ils ont été réalisés. Sources :
article dans USA Today du 5 mars (en anglais).



Actualité des sites archéologiques à visiter :



archeo-rom.gifArchéologie romaine - Rome : l'accès au Forum romain désormais payant et la réouverture du palais d'Auguste sur le Palatin
- En visite libre depuis de nombreuses décennies, le Forum de Rome fait désormais depuis le 10 mars l'objet d'un droit d'entrée, fixé à 10 euros, comme le Colisée et le Palatin ;  les autorités romaines expliquent que cet argent servira à l'entretien des vestiges, mais également à soutenir l'effort de réouverture de certains sites et à l'organisation d'expositions. Dans le même temps, après une longue fermeture pour restaurations, le palais d'Auguste sur le Palatin (Domus Augustea), célèbre pour ses superbes fresques, est à nouveau réouvert au public depuis le 10 mars également ; un haut lieu du patrimoine romain à redécouvrir. Sources :
article dans USA Today le 4 mars (en anglais) et article de Christian Fraser dans BBC News sur le palais d'Auguste du 11 mars (en anglais).




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(sources AFP) 


Patrimoine archéologique en danger :


L'envie de posséder, aussi bien que le goût sans aucun scrupule de l'argent, représentent hélas également une menace dans le domaine du patrimoine archéologique mondial, comme le montrent les deux exemples ci-dessous. Aimer l'archéologie, c'est pourtant en principe respecter ce patrimoine commun et ne pas céder à la tentation de se l'approprier en alimentant les réseaux clandestins et autres trafics, ou pire encore en pratiquant soi-même des fouilles clandestines.  Nous y consacrerons prochainement un article.




undefinedArchéologie mésopotamienne - Iraq : Le dramatique pillage du patrimoine iraqien
- Depuis l'occupation américaine en 2003, le patrimoine archéologique de l'Iraq, déjà mis à mal par la guerre, est victime d'un pillage à grande échelle, dans l'indifférence quasi-générale malgré l'appel de nombreux spécialistes. Ces pillages alimentent le commerce international d'oeuvres d'art, non seulement dans les galeries, mais également sur le Net, et cela constitue une perte irréparable pour ce pays durement éprouvé dans lequel se sont développées des civilisations parmi les plus anciennes et les plus prestigieuses au monde. Ce sont ainsi des milliers de tablettes cunéiformes, de monnaies, d'objets de bronze ou de poteries qui quittent le pays en toute impunité. Les Etats-Unis pointent souvent du doigt les Iraqiens eux-mêmes, poussés par le désespoir dans un pays livré au chaos où l'on peine à survivre, mais il apparaît que les troupes américaines participent elles aussi largement à ce désastre. On estime à plus de 200 les sites archéologiques iraqiens livrés au pillage, comme le révèle l'analyse des images satellite. Des archéologues tirent la sonnette d'alarme, espérons que leur voix soit enfin entendue !



undefinedArchéologie égyptienne - Egypte : trois trafiquants arrêtés alors qu'ils essayaient de vendre des momies
- La police égyptienne a annoncé l'arrestation au Fayyum de trois trafiquants alors qu'ils s'apprêtaient à vendre à un marchand d'antiquités pour 20 millions de livres égyptiennes (plus de 2 millions d'euros) des vestiges archéologiques remontant à l'époque pharaonique. Le matériel saisi consiste en une momie d'enfant, trois momies d'hommes adultes, encore bandelettées et pourvues de leur cartonnage coloré, un sarcophage orné de hiéroglyphes et une dizaine de statuettes. Il proviendrait de fouilles clandestines dans la région d'el-Minyeh, sur un site encore inconnu des autorités. Les contrevenants risquent au minimum 3 ans de prison. Malgré la sévérité et la vigilance des autorités égyptiennes en la matière, le marché clandestin des antiquités égyptiennes demeure florissant. Un désastre pour l'archéologie, car les éléments exhumés sont alors privés à jamais de leur contexte et des informations précieuses sont à jamais perdues. Rappelons au passage que l'exportation d'antiquités, pharaoniques, chrétiennes ou islamiques, est totalement interdite en Egypte. C'est le pacha Mohammed Ali qui a le premier pris des mesures en ce sens dès les années 1830.



Découvertes :



undefinedArchéologie préhistorique - Pays-Bas : un "archéologue amateur" découvre 28 haches de pierre dans du gravier utilisé pour la construction
- Un archéologue amateur néerlandais, habitué à fouiller les graviers dragués en mer du Nord à la recherche de fossiles, a découvert 28 haches datant du Paléolithique (environ 100 000 ans) dans du gravier dragué au large des côtes du Norfolk pour une société de matériaux de construction néerlandaise. Les archéologues britanniques considèrent cette découverte comme majeure, la plus importante découverte d'un tel matériel de l'âge glaciaire. On envisage de mettre sur pied une mission archéologique.

NB : cette nouvelle pourrait sembler contradictoire avec ce que j'écrivais plus haut ; si je l'ai insérée, c'est que là il ne s'agit pas véritablement de pillage, puisque le découvreur en question se contente d'examiner les graviers extraits par l'industrie des matériaux de construction. Ici, le problème posé est plutôt celui de la surveillance de ces dragages ; car de toute façon, à l'heure actuelle, des fouilles sous-marines dans ces zones poseraient encore beaucoup de problèmes techniques, sans compter qu'il faut trouver les financements. Quant au terme d' "archéologue amateur", je l'ai mis entre guillemets, car l'archéologie est une science, de plus en plus pointue, et ne saurait, comme autrefois, être confiée à des amateurs, même éclairés, sans un encadrement de spécialistes. 


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29 février 2008 5 29 /02 /février /2008 16:27

Les découvertes sont nombreuses et chaque mois apporte son lot de surprises pour les passionnés d'archéologie. Voici un choix de quelques nouvelles découvertes annoncées en ce mois de février - il y a toujours, comme vous le savez, un décalage entre le moment de la découverte et l'annonce publique, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité.



undefined Egypte :



scarab_bl.gifUne découverte sensationnelle a été annoncée ce mois-ci au public concernant le site de la nécropole thébaine, à Dra Abu l-Naga. Une équipe
espagnole qui travaillait sur la cour à ciel ouvert de la tombe de Djehuty a découvert de façon tout à fait fortuite une tombe bien préservée de la XIe Dynastie, baptisée depuis "la tombe du Guerrier". En effet, la sépulture contenait, outre un magnifique sarcophage peint en rouge avec une frise d'inscriptions courant sur tout le pourtour, cinq flèches, dont trois sont encore empennées. Egalement cinq récipients en terre. Les inscriptions révèlent le nom du défunt, Iker, et sont accompagnées d'invocations à la déesse Hathor. Le sarcophage bloquant l'entrée de la cavité naturelle qui a été utilisée pour la sépulture, il a fallu le consolider sur place avant de pouvoir le déplacer ; il a été ouvert et traité, car il était la proie des termites. Il faudra attendre la prochaine campagne pour poursuivre la fouille et éventuellement découvrir le reste du matériel funéraire. Mais il s'agit d'ores et déjà d'une découverte majeure, de par l'ancienneté de cette tombe, mais aussi, comme le souligne José M. Galàn, directeur de la mission archéologique espagnole, parce que la première Période Intermédiaire à Thèbes est encore mal connue. Liens : un
article de Nevine el-Aref et des photos dans al-Ahram Weekly n°885 (en anglais) ; un article et des photos sur le site du dr. Zahy Hawass (en anglais) ; textes et de nombreuses photos détaillées de toutes les étapes dans le journal de fouilles de l'équipe archéologique espagnole du projet Djehuty : 16 février , du 17 février  18 février 19 février 20 février et 21 février (en espagnol).



undefinedSur son site " The Plateau ", le Dr. Zahy Hawass consacre un intéressant
article à la momie de la fameuse KV55, dans lequel il livre un certain nombre d'informations sur les recherches en cours et les projets des archéologues égyptiens. Il en rappelle le contenu, lié à la dynastie amarnienne, mais là n'est pas l'intérêt de l'article dans notre propos d'aujourd'hui.  L'identité de la momie en mauvais état de conservation que contenait le sarcophage très endommagé exposé au musée du Caire a fait l'objet de diverses théories, comme le sarcophage lui-même d'ailleurs ; la plupart des égyptologues s'accordent cependant aujourd'hui à y voir la momie de Smenkhkare. Dans le cadre du projet baptisé "Egyptian Mummy Project", le Conseil Suprême des Antiquités a décidé de passer la momie en question au scanner de façon à en apprendre plus. Selon l'équipe égyptienne, il apparaîtrait que le défunt aurait été plus âgé au moment de sa mort qu'on ne le pensait jusqu'à présent - l'âge jusqu'à présent admis étant au plus de 35 ans. Bien qu'il soit difficile de déterminer l'âge exact avec des restes en si mauvais état, le Dr. Ashraf Selim, radiologue de l'équipe, annonce dans les premiers résultats que le défunt aurait pu être âgé d'une soixantaine d'années. Ce qui bien entendu relancerait le débat et pourrait conduire à conclure qu'on aurait enfin retrouvé la momie d'Akhenaton lui-même, ce qui serait en effet un événement ! Mais plus que ce qui ne relève encore que de spéculations, Zahy Hawass glisse dans ce même article des informations extrêmement intéressantes. Tout d'abord, il annonce que la momie du KV55 va faire l'objet d'études ADN, en parallèle avec celle de Toutankhamon et "d'autres", ajoute-t-il sans donner plus de précisions. Ensuite, il confirme l'inauguration en 2010 du musée amarnien à el-Minyeh, dont les travaux se poursuivent comme l'annonçait la presse égyptienne ; cela ne peut que réjouir les amoureux de la période amarnienne et, avouons-le, renforce notre impatience. Enfin, il annonce que, pour la première fois, une équipe entièrement égyptienne a commencé à travailler dans la Vallée des Rois, au nord de la tombe de Merenptah (KV8) ; il pense en effet que c'est dans cette zone que se situerait la tombe de Ramsès VIII. Il conclut son article en évoquant la tombe d'Amenhotep I, non encore localisée mais qui pourrait se trouver dans le secteur de Deir el-Bahari, ainsi que les momies restant à identifier, parmi lesquelles il mentionne celles de Nefertiti et d'Ankhsenamun, l'épouse de Toutankhamon. Et affirme : "Le sable et les rochers de la Vallée des Rois cachent des trésors (...). Je suis sûr que la Vallée des Rois nous révélera quelques-uns de ses mystères." Le Secrétaire Général du Conseil Suprême des Antiquités, rompu à l'art subtil des médias, nous prépare-t-il par là à l'annonce de découvertes majeures ? A suivre... (en anglais)



undefined  Monde romain :


undefinedUne équipe d'archéologues turcs, dirigée par le professeur Havva Iskan Isik, annonce la découverte sur le site de l'ancien port romain de Patara, près de l'actuelle Kas, dans la région d'Antalya, d'un phare intact du Ier s. de notre ère. Ce phare, de 12m de haut, a été construit sous le règne de Néron (54-68)  et serait ainsi le plus ancien phare à nous être parvenu intact. Un second phare serait encore enseveli à l'autre extrémité de l'ancien port et devrait faire l'objet de fouilles ultérieures. Lien :
article dans le New Anatolian (en anglais).




undefined  Amérique précolombienne :


undefinedL'anthropologue Dean Arnold, du Wheaton college, a annoncé ce mardi qu'il pense avoir percé le secret de la fabrication du fameux "bleu maya", qui ornait temples et céramiques, mais était également utilisé pour recouvrir le corps des victimes humaines promises au sacrifice. La particularité de ce pigment est de conserver son intensité malgré l'enfouissement et le climat particulièrement chaud et humide de cette partie du monde. On connaissait sa composition, mais on ignorait comment les Mayas le fabriquaient. Ce pigment est obtenu à partir de palygorskite, un minéral en contexte argileux, et d'une petite quantité de feuilles d'indigo. La clef du mystère vient de l'étude d'un petit bol tripode du Field Museum qui avait été trouvé par l'archéologue amateur Edward H. Thompson dans le Cenote de Chichen Itza. Selon la théorie de Dean Arnold, le bleu maya était obtenu en faisant fondre lentement le mélange de playgorskite et d'indigo au-dessus d'encens de copal en train de brûler. Les recherches se poursuivent, en particulier pour déterminer la proportion d'indigo. Le "bleu maya" a été mis au point vers 500 de notre ère et est considéré à la fois comme l'une des merveilles de l'archéologie précolombienne et comme l'un de ses grands mystères. Lien :
article de William Muller dans le Chicago Tribune du 27 février (en anglais), ainsi qu'un second de Will Dunham, avec une photo du fameux tripode (en anglais).



undefinedL'Institut National de la Culture du Pérou a annoncé la découverte d'un important site de la culture Vicus (entre 200 avant notre ère et 300 de notre ère) dans la province de Piura. En janvier dernier, les ouvriers d'un chantier de construction mettent au jour plusieurs pyramides tronquées et une grande plateforme d'adobe. Les responsables de l'Institut s'étant rendus sur place ont annoncé que le complexe couvre une superficie de 1,6km de large sur 3,2km de long ; il pourrait s'agir d'un centre cultuel ou d'un site funéraire aristocratique, comprenant au moins 10 pyramides. La plateforme d'adobe, qui se trouve au pied de l'une des plus grandes pyramides, mesure 25m sur 30m. L'une des plus grandes pyramides contenait quelques objets et un fragment de crâne humain. La zone des pyramides est entourée d'une nécropole, qui a malheureusement été pillée ; mais le complexe lui-même est intact. Il pourrait s'agir d'une découverte majeure, car la culture Vicus n'est guère connue qu'à travers des céramiques provenant souvent de pillages et que son architecture monumentale est rare. Mais les experts estiment qu'il est encore trop tôt pour se prononcer. Lien :  
article de Kelly Hearn dans National Geographic News (en anglais).




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  • : Une demeure perdue quelque part entre rêve et réalité, dans les sables du désert égyptien ou sur les flots de la Méditerranée. Tournée vers l'horizon, les horizons divers... Les horizons de l'Est et de l'Ouest, comme disaient les anciens Egyptiens... Une demeure un peu folle, pour abriter des rêves un peu fous, des passions, des émotions, des coups de coeur...
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