Protohistoire :
Archéologie protohistorique - Grande-Bretagne :
les premières fouilles effectuées depuis celles de 1964 ont débuté le 31 mars dernier sur le célèbre site mégalithique de Stonehenge, classé au patrimoine mondial par l'UNESCO : un événement. Les fouilles, programmées pour deux semaines, ont pour but de percer le mystère de la datation de cet ensemble mégalithique et de comprendre la signification des pierres bleues plus petites situées à l'intérieur du grand cercle. Les chercheurs pensent en effet que ces pierres, qui proviennent du pays de Galles, sont la clef de la signification de Stonehenge, dont ils pensent qu'il avait un rôle de guérison. La BBC finance cette opération et réalisera deux reportages programmés pour l'automne prochain qui diffuseront le résultat des fouilles auprès du grand public. Les deux directeurs de cette missions, deux spécialistes du monument, le professeur Tim Darvill et le professeur Geoff Wainwright, pensent que Stonehenge fut au Néolithique un lieu de pélerinage où on se rendait pour être soigné. En effet, des ossements humains découverts récemment montrent des blessures ou des fractures ; les études ont révélé que certains étaient venus de très loin. Les professeurs Darvill et Wainwright ont déjà établi que les fameuses pierres bleues viennent de Preseli Hills, à l'extrême ouest du pays de Galles, soit à 250 km de là ; on y a trouvé des inscriptions néolithiques laissant penser qu'on accordait des vertus magiques à ces pierres. Cette partie la plus ancienne de Stonehenge avait déjà fait l'objet d'une tentative de datatation dans les années 1990, mais s'en était tenu à une estimation à 2 250 av. notre ère, car des fouilles antérieures mal documentées avaient perturbé le contexte et ne permettaient plus de préciser plus avant. Avec ces nouvelles fouilles, on espère en particulier retrouver l'emplacement d'origine des mégalithes. Dans l'article du BBC News, vous pourrez voir deux vidéos, dont une très intéressante retraçant l'histoire de Stonehenge ; vous trouverez également joints à cet article des liens vers des articles antérieurs (31 mars 2008, angl.) ; le site web de l'opération permet de suivre les fouilles au jour le jour, avec des vidéos et des articles : passionnant (angl.) ( vous verrez même les " druides " venus " bénir " les fouilles... ). Selon un article publié le 7 avril sur le site de Google News en provenance de l'AFP, dans lequel vous trouverez des informations complémentaires, l'étude des découvertes devrait prendre environ six mois (angl.). Rebecca Morelle, dans un autre article du BBC News du 9 avril, annonce que les archéologues ont d'ores et déjà trouvé l'emplacement d'origine de l'une des pierres bleues (angl.).
Mashreq :
Archéologie égyptienne - Louqsor - Découverte d'une statue de Tiyi près des colosses de Memnon :
le 24 mars dernier a été annoncée la découverte d'une statue monumentale de la reine Tiyi, l'épouse d'Amenhotep III, sur le site de l'ancien temple de celui-ci dont les colosses de Memnon sont depuis l'Antiquité le symbole le plus connu. La sculpture présente nous dit-on une hauteur de 3,62m. Plus de précisions ont été donnée ce mois-ci : la statue faisait partie d'une sculpture monumentale, puisqu'elle se trouvait associée à la jambe d'un colosse d'Amenhotep III haut de 15m ; une autre représentation de Tiyi associée à une jambe de colosse de l'ancien pylône avait déjà été découverte en 2002. Mais celle-ci est dans un état remarquable de conservation, ce qui fait d'elle l'une des plus belles sculptures du site du temple d'Amenhotep III. Les archéologues ont également présenté deux sphinx représentant Amenhotep et Tiyi, ainsi que 10 statues de granit de la déesse Sekhmet, le tout également découvert sur le site. Le ministre égyptien Faruk Hosni a souligné l'importance de cette découverte et émis le souhait que ces sculptures puissent être présentées au public dès que possible sous forme de musée en plein air, qui serait ainsi, avec les deux colosses de 15m de haut découverts antérieurement, le plus important du genre. Les archéologues se sont donné pour objectif de réhabiliter le site dans un délai de 5 ans. (nouvelle AFP). Des photos, longtemps attendues, ont enfin été publiées et vous pourrez les découvrir sur le site du National Geographic, ainsi que le sphinx sous les traits d'Amenhotep (angl.).
Archéologie orientale - Iraq - Une nouvelle ville babylonienne découverte par des archéologues iraqiens au sud de Baghdad :
l'équipe archéologique de Mohammed Yahya a annoncé la découverte d'une importante ville babylonienne sur le site de Shamiya, à 180 km au sud de Baghdad. Sa superficie couvrirait 20 km², avec des quartiers administratifs, des temples et des bâtiments au magnifique décor, ainsi qu'un réseau d'égouts très élaboré. Lors d'un sondage pratiqué sur une zone de 20m², les archéologues ont déjà fait de précieuses découvertes, comme ce poids en forme de canard qui pèse 30 kg ; Mohammed Yahya explique que c'est là un objet inhabituel, car les poids en forme de canard découverts jusqu'à présent pèsent en général 10 kg au maximum. Des tablettes cunéiformes ont également été mises au jour, mais il manque de spécialistes iraqiens pour les déchiffrer, car nombre d'entre eux ont fui le pays en raison de la guerre. Egalement, quatre sépultures et des sceaux cylindriques. D'après les premières analyses, le site remonterait à la période babylonienne tardive, vers 1000 av. notre ère. Article dans az-Zamân du 19 mars (angl.).
Monde gréco-romain :
Archéologie grecque - Découverte exceptionnelle d'un port mycénien :
C'est à une centaine de kilomètres au sud-ouest d'Athènes et à 65 km de Mycènes que des archéologues ont découvert une ville mycénienne d'environ 3 500 ans particulièrement bien conservée, qu'ils ont baptisée Korphos-Kalamianos. Le site, en partie immergé dans la mer, présente des vestiges suffisamment lisibles pour distinguer un plan régulier qui indique que la ville a dû être construite en une seule phase selon un plan préconçu. Il est extrêmement rare de pouvoir ainsi étudier le plan complet d'une ville mycénienne, avec son enceinte fortifiée, ses rues et quelques demeures aristocratiques. En tout, les archéologues ont répertorié 900 murs en bon état de conservation. Il devait s'agir d'une base militaire, car on n'a pas trouvé de structures agricoles susceptibles d'avoir assuré l'approvisionnement des habitants. L'équipe envisage à présent de faire un relevé sous-marin, de façon à déterminer le tracé de la côte à cette époque et avoir une meilleure idée du port et des raisons de l'installation de la ville sur ce site. Article de Clara Moskowitz dans LiveScience du 18 mars (angl.).
Archéologie romaine - Un programme de fouilles et de mise en valeur prévu pour le Circus Maximus de Rome :
L'ancien Circus Maximus de Rome n'est plus aujourd'hui qu'un parc qui garde la forme de l'ancien édifice, et on a bien du mal à l'imaginer tel qu'il devait être à l'époque romaine. Tarquin assécha cette zone, mais ce fut Jules César qui y construisit les premiers bâtiments ; ils disparurent dans l'incendie de 64 de notre ère, et c'est sous le règne de Trajan que le Circus Maximus prit toute son importance. Le dernier spectacle y fut donné en 549 de notre ère, puis sera abandonné durant des siècles. Les autorités romaines ont annoncé une excellente nouvelle pour tous les amoureux de la ville antique : à partir du 20 juin prochain, le Circus Maximus va être restauré ; il ne s'agit pas de le reconstituer, mais de rendre les vestiges plus lisibles ; seule la spina sera reconstituée pour à imaginer l'aspect du site lors des courses de char. Dans le même temps, les fouilles toujours en cours se poursuivront. Et à la fin de l'article, le professeur Eugenio La Rocca, superintendant de Rome, annonce également que les trouvailles faites sur le Circus Maximus et d'autres sites pourraient prendre place dans un nouveau musée de la Ville de Rome, qui devrait être construit dans les environs. Article de Peter Popham dans The Independant du 3 avril (angl.).
Archéologie grecque - Grèce - 17 des métopes du temple d'Athena sur l'Acropole devraient être démontées :
un archéologue grec a tiré la sonnette d'alarme concernant 17 des métopes qui forment la frise du Parthénon, sur l'Acropole, car elles sont sévèrement menacées par la pollution athmospérique qui est un problème majeur dans la capitale grecque. D'autant que ce sont les derniers marbres originaux encore présents sur le monument, beaucoup des sculptures qui n'avaient pas été tout simplement emmenées autrefois dans des musées étrangers ayant été remplacées par des copies lors des dernières campagnes de restauration et mises à l'abri. Elles sont les dernières des 92 métopes de la frise à être encore lisibles. Alexandros Mantis préconise de les retirer, de les restaurer et de les placer dans le nouveau musée de l'Acropole. Tout comme les célèbres caryatides de l'Erechtheion ont été démontées dès 1979 et remplacées par des copies. Le Conseil Archéologique et le ministère de la Culture hésitent, craignant en particulier de voir baisser la fréquentation touristique du site. D'autre part se pose le problème du contexte de la demande de la restitution des marbres du Parthénon par le British Museum. Article de Didier Kunz dans Yahoo News du 14 avril 2008 (angl.).
Espérons que la sagesse, l'une des attributions d'Athena, l'emportera, et que ces oeuvres exceptionnelles du Ve s. av. notre ère pourront être sauvées : le patrimoine archéologique doit cesser de faire les frais de l'industrie touristique !
Archéologie romaine - Rome - Découverte de fragments d'une statue équestre au Colisée :
Un fragment d'une statue équestre qui ornait le Colisée a été découvert au début de ce mois lors de fouilles près du célèbre monument romain. Il mesure 1m par 1,50m et montre le flanc gauche d'un cavalier et sa jambe, la bride et le harnais d'un cheval, ainsi qu'une partie du fourreau d'une dague. Il pourrait s'agir d'une statue impériale et les archéologues espèrent en retrouver les autres fragments. Le superintendant de l'archéologie de Rome souligne l'importance de cette découverte, qui montre ce que recèle encore le sol romain et pourrait préfigurer des découvertes permettant de mieux appréhender le décor sculpté du monument. Le fragment de statue trouvé pourrait s'être trouvé à l'origine au-dessus de l'entrée impériale du Colisée. D'autres découvertes sont à attendre puisque les travaux de construction de la 3e ligne du métro romain, qui passe près du Forum, ont déjà été interrompus à plusieurs reprises en raison de découvertes importantes. Article Adnkronos International du 9 avril 2008 (angl.).
Archéologie médiévale - Suède - Un site vicking livre des monnaies islamiques :
Des archéologues suédois ont mis au jour un ensemble de 470 monnaies islamiques en fouillant un cairn (lieu de sépulture) de l'Age du Fer près de l'aéroport Arlanda de Stockholm. Ces monnaies sont datables du VIIe au IXe s. AD, époque à laquelle le commerce mené par les Vickings était intense. C'est la première découverte de ce type en Suède depuis la fin du XIXe s. La plupart de ces monnaies ont été frappées à Baghdad et Damas, mais certaines proviennent aussi d'Afrique du Nord. Ce trésor monétaire, qui a d'abord surpris les archéologues en contexte plus ancien, a dû être déposé là par les Vickings vers 850 de notre ère, sans doute avec la croyance qu'ainsi le trésor serait protégé par les ancêtres. S'il n'y a aucune sépultrure vicking sur le site même, ils avaient cependant établi un village dans le voisinage. Rappelons que les Vickings étaient alors dans une phase d'expansion et que nombre d'entre eux ont servi de mercenaires à Constantinople ou en Russie, ayant ainsi des contacts avec le monde oriental. Article du BBC News du 4 avril 2008 (angl.).