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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 08:37

 

J'ai fini par trouver pour nos Musiques des Horizons un exemple de musique sufi de Haute Egypte de Sheykh Ahmed Barrayn, dont nous avions parlé précédemment. Un très bel exemple de musique égyptienne traditionnelle, je vous laisse en juger par vous-mêmes...

 

 


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7 juillet 2014 1 07 /07 /juillet /2014 06:38

Commençons la semaine avec nos Horizons musicaux...


La musique... Elle est un des liens qui me rattachent à cette Egypte que j'ai découverte en janvier 2004... Je mets le CD dans le lecteur, ou j'allume l'ordinateur, et je suis à nouveau sur les rives du Nil...


Mon ami Hassan, un Egyptien de Luqsor,  m'a gravé deux CD de musique égyptienne que j'avais entendue pendant mon séjour. Il m'a fait un mélange spécial de ce qui s'écoutait à ce moment-là dans le pays. Depuis, j'en ai acquis d'autres, je me délecte de musique égyptienne, mais aussi libanaise, syrienne... Je fais brûler un peu d'encens ramené du soukh d'Aswan (j'en ai acheté 700 g pour lesquels j'ai marchandé âprement, pour finir en grande conversation avec le patron de la boutique...), je prépare un peu de karkadé , je cède parfois à la tentation orientaliste en mettant une gallabeyah, et ça y est, je repars pour l'Egypte...


Amr, notre guide de 2004 avec lequel j'avais sympathisé du fait que j'étais guide moi aussi en France, m'a dit un jour :" Toi, tu reviendras, Inch Allah, c'est sûr ! Tu es trop amoureux de l'Egypte ! " Inch Allah, si Dieu le veut, je reviendrai le plus vite possible... Le voyage est programmé, sans date précise, en fonction des finances ; mais il aura lieu dès que possible. Et il a eu lieu à nouveau en 2006. Pour le prochain, il faudra attendre encore longtemps, je le crains...


Au son de la musique, je vois défiler sous mes yeux les paysages grandioses, ces contrastes magnifiques entre la vallée fertile et la majesté du désert, la diversité des couleurs saturées de lumière... Les sites impressionnants que j'avais toujours rêvé de voir un jour et que je pensais ne jamais connaître que dans les livres... Des pyramides de Gizeh à la magie d'Abu Simbel ; Karnak et le choc absolu, l'émotion magistrale ;  les tombeaux de la Vallée des Rois et de la Vallée des Reines, le petit temple ptolémaïque d'Esna, Kom Ombo et Edfou, Elephantine et Philae...  Bien entendu, l'Orient aussi, cet Orient qui me fascine depuis toujours ; les merveilles architecturales du Caire musulman et copte, le foisonnement des soukhs, le tourbillon des villes, Louqsor, Aswan, Esna... Et la rencontre, peut-être plus inattendue, celle avec un peuple dont je ne m'attendais pas à tomber amoureux à ce point ; et sa culture, sa gentillesse, son hospitalité et sa chaleur humaine. Je revois ces dizaines de sourires aimables et accueillants, inconnus ou familiers... Amr, Hani, Mariette, Faruk, Nasser, Hassan et Salama... Mohammed, Ehab et Amro... Les Français d'Egypte aussi, Anne Marie, Domi, Josiane... Mon Egypte, ce sont désormais aussi des visages.

 

Le sourire est une vertu magique des Egyptiens, il nous change de tous ces visages occidentaux fermés et ternes, une grande leçon de vie. Bien entendu qu'au quotidien les Egyptiens ne sourient pas toujours, la vie est loin d'y être facile pour tous ; mais on est toujours accueilli avec ce sourire dont tous les voyageurs parlent. Je revois cette jolie petite fille nubienne vendant pour quelques livres ses marque-pages en papyrus... Cette élégante cairote amusée par mon émerveillement devant sa ville... Je revois les instants vécus avec les amis...


Quand on a goûté une fois aux magies de l'Egypte, on n'en guérit jamais. Une force irrésistible pousse à y retourner. Il n'y a pas de malédiction des Pharaons, mais une bénédiction : celle d'une rencontre exceptionnelle ! Et en attendant d'y retourner encore et encore, il y a ce lien musical...

 

J'illustrerai cet article par l'une des premières chansons que j'ai découvertes en Egypte grâce à Hassan : le " Ah ya leyl " de Shereen, l'une de mes chanteuses favorites.

 

 

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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 08:02

Cette semaine, nous quitterons le monde arabe et l'Egypte, une fois n'est pas coutume, pour gagner l'Ethiopie, avec deux exemples de clips de musique amharique : Yikaflew Asrat - Dankera et Manalemosh Dibo - Wollo. Une musique que m'a fait découvrir une amie-soeur des montagnes suisses, Ankhes em-Ousir, et qui mettra du soleil africain dans notre ciel hivernal. Vous remarquerez les surprenants mouvements des épaules et de la tête très caractéristiques des danses éthiopiennes. Et bien entendu aussi dans le premier clip ces superbes gamoussa, vaches qui vous rappelleront sans doute, surtout par leurs majestueuses cornes en forme de lyre, celles de l'Egypte antique. Bon voyage vers l'Afrique orientale pour ce début de week-end !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous parlerons bientôt de la cuisine éthiopienne, et du savoureux café éthiopien, le vrai, puisque je vous ferai découvrir un restaurant éthiopien de la vieille ville de Toulon qui est un incontournable pour tous les amateurs de tables qui font voyager dans une ambiance chaleureuse.

 

 

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 07:07

 

 

A l'occasion du week-end égyptien, nous reprendrons nos promenades musicales avec un chanteur égyptien, Khaled 3Agag, et une chanson issue de son dernier album sorti cette année, Bent el-Hetta. Une musique et un clip typiquement égyptiens, qui devraient vous permettre de commencer cette journée avec entrain et bonne humeur, du moins je l'espère. Je vous recommande d'ailleurs cet album, qui est un des meilleurs parus en 2011 et sait résister à cette vague " mondialisante " qui frappe la musique orientale en la réduisant à quelques sonorités émergeant d'une mixture version musique occidentale commerciale de mauvais goût. Mais arrêtons de ramager et place à la musique...

 

 

بنت الحتة

 

 

 

 

 

 

 

Bent el-Hetta

 

leyli yâ leyl

bent el-Hetta elly ana Habbêtha b(e)-shakle khaTeer

gâyya t(e)'oolli w t(e)lamaHli ennahâ hatTeer

bent el-Hetta elly ana Habbêtha b(e)-shakle khaTeer

gâyya t(e)'oolli w t(e)lamaHli ennahâ hatTeer

bent el-Hetta elly ana Habbêtha shakle khaTeer

gâyya t(e)oolli gâyya t(e)lamaHli ennahâ hatTeer

'oolteHâ estanni shwayya estanni a3mal elly 3aleyâ badal mâ arooHlak eed warâ w eed 'oddâm

'âletli ana mestannya hammâ elly DoghTeen 3aleyâ bass enta aghez w te3âli awâm

 

ana feehâ lâ kh(a)feehâ walla 3omri a3deehâ w elly 3aynû feehâ

aHsanlû yemshi yemshi men ghêr tefkeer

bent el-Hetta elly ana Habbêtha b(e)-shakle khaTeer gâyya t(e)'oolli w t(e)lamaHli ennahâ hatTeer

 

leyli yâ leyl

bent el-Hetta elly ana Habbêtha b(e)-kolle Hanân

bethadedni w 3âyza t(e)sebni w shoghle g(a)nân

bent el-Hetta elly ana Habbêtha b(e)-kolle Hanân

bethadedni w 3âyza t(e)sebni w shoghle g(a)nân

bent el-Hetta elly ana Habbêtha b(e)-kolle Hanân

bethadedni w 3âyza t(e)sebni w shoghle g(a)nân

'ooltelhâ estanni shwayya estanni a3mel elly 3aleyâ badal ma arooHlak eed warâ w eed 'oddâm

'ooltehâ ana mestanneya hommâ elly DoghTeen 3aleyâ bass enta aghez w te3âli awâm

ana feehâ lâ kh(a)feehâ walla 3omri a3deehâ w elly 3aynû feehâ

aHsanlû yemshi yemshi men ghêr tefkeer

 

bent el-Hetta elly ana Habbêtha b(e)-shakle khaTeer

gâyya t(e)'oolli w t(e)lamaHli ennahâ hatTeer

bent el-Hetta elly ana Habbêtha b(e)-shakle khaTeer

gâyya t(e)'oolli w t(e)lamaHli ennahâ hatTeer

bent el-Hetta elly ana Habbêtha shakle khaTeer

gâyya t(e)oolli gâyya t(e)lamaHli ennahâ hatTeer

 

 

arab_floral8_vert_petit.gif

 

 

Notions de vocabulaire égyptien :

 

Pour cette reprise, nous irons en douceur.

 

Dans bent, on reconnaît bien entendu bint, qui signifie " fille ", aussi bien comme lien de parenté que comme " jeune fille ". N'oubliez pas, selon les régions, les voyelles peuvent se prononcer différemment ; le -i bref arabe, proche du " -é ", peut aussi se prononcer -e.

 

leyli ya leyl : littéralement " ma nuit ô nuit " est un rappel de ce qu'on appelle en chant arabe le layâli, au début d'une chanson. Vous remarquerez qu'on a tendance à prononcer leel, avec un -i long, selon un phénomène dialectal que nous avons déjà rencontré.

 

elly ana Habbêtha : que j'ai aimée ; elly est en égyptien un relatif invariable en genre et en nombre ; Habbêt est la forme du passé du verbe " aimer " ; vous remarquerez que l'arabe ajoute le suffixe personnel -ha ( elle / la ) en plus du relatif (ce qui nous donnerait en traduction littérale : " que je la ai aimée " ).

 

khaTeer : sérieux.

 

Vous remarquerez aussi la construction gâyya + verbe au subjonctif , qui signifie " venant / venir (faire) " au féminin ; c'est la forme conjuguée du verbe qui donne la personne :

ex. gâyya te'oolli : tu (féminin) viens dire ( littéralement : " venant tu dis " )

L'arabe utilise beaucoup le participe actif et le subjonctif, notamment quand le français utilisera la proposition infinitive.

 

'ooltehâ estanni shwayya : je lui ai dit de m'attendre un peu (littéralement : " je lui ai dit attends-moi un peu ").

 

'oddâm : devant.

 

shoghl : travail, emploi.

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 07:58

Aujourd'hui, nous repartirons dans nos Horizons musicaux sur les rives du Bosphore avec l'un des plus grands chanteurs turcs, Ibrahim Tatlıses. Une musique qui pour l'essentiel s'inspire de la musique traditionnelle et populaire turque, avec également des morceaux d'inspiration arabe1. Un personnage étonnant, certes, surnommé en Turquie « Ibo » (diminutif d'Ibrahim) ou « Imparator » (empereur en turc)2, qui touche à tout : auteur-compositeur-interprète, acteur et metteur en scène, homme de télévision ou d'affaires, etc. 3 

 

De son vrai nom Ibrahim Tatlıs, il est né en 1954 à Şanlıurfa4 dans une famille modeste d'origine kurde, installée par la suite en 1977 à Istanbul5. Il pratique la musique très jeune et commence à chanter dans les mariages et les fêtes. Il est influencé et marqué dans sa jeunesse par le cinéaste turc Yılmaz Güney, d'origine kurde comme lui. Ses premiers titres et son tout premier album, au début des années 1970, ne rencontrent pas un grand succès et il laisse provisoirement la musique de côté pour travailler dans le commerce, sans y renoncer totalement. Par contre, son album Ayağında Kandura connaît un véritable triomphe, marquant le début d'une carrière musicale prolifique6. Maîtrisant parfaitement la musique turque traditionnelle, aussi bien populaire (türk halk müziği, kırık hava) que d'héritage ottoman, il est entre autres reconnu comme un des maîtres du style populaire « uzun hava »7, caractérisé par des improvisations ornementales.

 

 

albums-selection.jpg

 

 

Pour vous inviter à (re-)découvrir cette grande figure de la chanson turque, voici une petite sélection de morceaux s'efforçant de donner une idée de la diversité et de la qualité de ses oeuvres : depuis ce qu'on peut rapprocher du türk pop mais avec une influence occidentale modérée (avec des chansons comme Hadi Hadi et Tosuna, 2008), à des réminiscences de musique ottomane (par exemple Çimene bak çimene , 1983), ou encore des accents arabes, ainsi que des couleurs qui montrent l'étendue de la culture musicale turque8. Parmi les instruments, vous reconnaîtrez la zurna, cette sorte de hautbois au son nasillard équivalent turc du mizmar égyptien ; bien sûr l'incontournable bağlama, cousin turco-persan du oud arabe (avec même le bağlama électrique fréquent dans la musique turque d'aujourd'hui, qu'on reconnaît particulièrement dans un court solo sur la chanson en concert Sızı nasıl özledim) ; pour les percussions, les davul et def turcs à côté des derbuka.9 Enfin sur le plan linguistique, si vous avez l'habitude d'entendre parler turc, vous remarquerez des particularités dans la prononciation, notamment des gutturales qui n'existent pas en turc standard.

 

 


 

 


 

 


 

 


 

 

 

 

 

bandeau-albums-recents.jpg

 

Laissez-vous envoûter, fermez les yeux, vous êtes à Istanbul la magnifique... ou bien levez-vous et dansez - difficile de résister sur certaines chansons. Un voyage en musique dont j'espère qu'il vous plaira et vous fera passer de bons moments.

 

 

Notes :

 

1- Ce que les Turcs appellent « arabesk », influencé entre autres par la musique égyptienne des années 1950-1960.

2- Avec cette pointe de mégalomanie toute orientale.

3- Il suffit pour comprendre de voir son site officiel (en turc) : production, tourisme, restauration, compagnie aérienne, prêt à porter...

4- Şanlıurfa, ancienne Edesse antique, dans le sud-est de la Turquie près de la frontière syrienne. Ville dont nous aurons l'occasion de reparler dans nos promenades historiques et culturelles. 

5- Si Ankara est la capitale politique de la Turquie, Istanbul reste indéniablement sa capitale culturelle.

6- Avec 38 albums à ce jour...

7- Un bon exemple de ce genre est le titre Tara bende dans l'album Yağmurla gelen kadın (2009).

8- Qu'on retrouve dans l'ensemble des Balkans aussi bien que dans la musique rom, et bien sûr la parenté avec les musiques d'Asie Centrale.

9- Nous avons déjà rencontré certains de ces instruments, mais un article à venir reparlera des instruments caractéristiques de la musique turque ; ces instruments ont essaimé, sous des noms divers, dans de nombreuses régions ayant relevé de l'empire ottoman. 

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 08:00

 

 

omm-kalthoum21.jpg

 

 

Omm Kalthoom (ar.   أمّ كـلـثـوم  ) , disparue il y a eu 35 ans cette année, est bien plus qu'une grande chanteuse aux yeux des Egyptiens, qui l'appellent " es-Sett " ( ar.  ألـسِــتّla Dame " ) : elle fait véritablement partie du patrimoine culturel égyptien. On l'a également surnommée " Kawkab esh-Sharq " ( ar. كـَوْكـَب ألشـَرْقl'Etoile de l'Orient " ), nom qui a d'ailleurs été donné au musée qui lui est consacré au Caire. Sa renommée a largement dépassé les frontières de l'Egypte pour gagner tout le monde arabe, et même l'Occident. Loin d'être simplement un " monument " du passé, elle reste une référence pour de nombreux artistes égyptiens d'aujourd'hui. C'est aussi un destin exceptionnel, une carrière comptant plus de 300 chansons, écrites pour certaines par de grands noms égyptiens, et enfin une femme au grand coeur, attachée à ses racines populaires et à son pays. Je n'entrerai pas ici dans les détails de sa biographie, que vous pourrez trouver facilement sur le net ou dans les livres ; nous nous contenterons d'en rappeler les grandes lignes.

 

 

Elle est née en 1904, selon les archives officielles, dans le village de Tammay ez-Zaheyrah, dans le Delta, entre el-Mansourah et Damiette, dernier enfant de Sheykh Ibrahim es-Sayyed el-Baltagi et de Fatima el-Maligi ; une famille modeste qui habite une maison de brique crue. Son père est imam de la mosquée locale et c'est entre les psalmodies du Coran et les chants religieux, puis festifs, qu'elle se forme. Elle gardera toute sa vie la simplicité de ses origines et se revendiquera volontiers comme une "  fellaha ", une femme du peuple.

 

 

omm-kalthoom_1945.jpg

 

 

Sa vie est ponctuée de rencontres décisives. La première, c'est celle, lors de leur visite dans son village natal, avec Sheykh Aboo el-Ala Mohammed, alors célèbre chanteur, et Zakarya Ahmed, un musicien de 'oud, qui l'encouragent à venir au Caire. Autres rencontres importantes, celles avec le poète Ahmed Ramy, qui lui écrira un certain nombre de textes, puis avec le compositeur Mohammed el-Qasabgi. Elle est même amenée à chanter pour le roi Farouq, ce qui lui sera momentanément reproché après la révolution. Mais elle compte parmi ses admirateurs inconditionnels le futur président Gamal Abd el-Nasser, qu'elle a rencontré en 1948.

 

 

Arrivée dans la capitale égyptienne en 1923, elle y devient rapidement une vedette : sa première tournée au Mashreq aura lieu en 1932. Elle multipliera dès lors les concerts tant en Egypte qu'à l'étranger, rencontrant toujours un succès considérable et gagnant l'admiration et l'affection des Egyptiens. Selon la tradition égyptienne, son chant laisse une part à l'improvisation et aux raffinements vocaux qui font de chacun de ses concerts un événement unique ; parfois même des prouesses de plusieurs heures. Les plus grands spécialistes reconnaissent le caractère exceptionnel de sa voix, et sa maîtrise des subtilités du chant arabe, dans lequel elle sait introduire une émotion rarement égalée. En 1967, elle est en tournée à l'Olympia, à Paris, et reçoit les félicitations du général De Gaulle. Elle ne cessera de se produire sur scène que lorsque sa santé finira par se détériorer irrémédiablement au début des années 1970. Elle donne son dernier concert au Palais du Nil en 1972, et doit mettre fin à sa carrière en 1973 ; la dernière chanson qu'elle ait enregistré est " Hakam 3aleyna el-hawa ".

 

 

Une femme exceptionnelle et de caractère, enfin, qui restera longtemps célibataire dans une Egypte encore relativement conservatrice et malgré toutes les rumeurs à ce sujet ; ce n'est qu'en 1954 qu'elle épousera finalement son médecin et admirateur, Hassan el-Hafnawi, le contrat de mariage incluant cependant la clause qu'elle pourrait demander le divorce si elle le jugeait nécessaire. Elle gardera toute sa vie la simplicité de ses origines et saura rester proche du peuple, ce qui renforcera l'affection que les Egyptiens lui porteront. Généreuse, elle mènera de nombreuses actions humanitaires en faveur des plus défavorisés. Après la guerre de 1967, elle reversera les bénéfices d'une série de concerts à l'Etat égyptien.

 

 

Quand elle s'éteint au Caire le 3 février 1975, elle reçoit des funérailles nationales qui seront suivies par plusieurs millions de personnes et c'est l'Egypte toute entière qui sera en deuil...

 

omm-kalthoom-kawkab-esh-sharq.jpg

 

 

N'arrivant pas à partager la playlist Deezer que j'avais préparée, voici une chanson parmi tant d'autres que vous pourrez trouver sur le net. Bon week-end à tous au son de " l'Etoile d'Orient ", qui vous entraînera dans les magies d'une Egypte tout aussi éternelle que les monuments " pharaoniques " !  

 

  

 


 

 

 

Un lien , parmi tous ceux disponibles sur le net,  sur lequel vous retrouverez en arabe un certain nombre de textes des chansons d'Omm Kalthoom, ainsi qu'une liste de celles-ci avec leurs dates et leurs auteurs, les genres auxquels elles appartiennent qui montrent la diversité de ce répertoire.

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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 12:38

 

 

Pour reprendre nos bonnes habitudes de marquer le week-end égyptien par une escapade dans les Horizons musicaux, voici une découverte surprenante de ce début d'année 2010 - lequel a été marqué par la sortie d'un certain nombre de bons albums orientaux dont nous reparlerons bientôt. Etrange personnage que ce Abou l-Leef ( ar. أبو ألليف ), qu'on peut inscrire dans la veine des chanteurs égyptiens au ton humoristique, mais qui se révèle inclassable. Une musique somme toute agréable, de cette variété égyptienne qui apporte de la bonne humeur. Je vous laisse en juger avec ce choix de chansons, qui sont mes préférées sur l'album :   " 'able ma anam " ( ar. قبل ما أنام ), " Doola maganeen ( es-settât ) " ( ar. ( دولا مجانين ( ألستات ) et " Kolloh beynafsen " ( ar. كله بينفسن  ).

 

 

aboo-l-leef_1.jpg

 

 

Bon week-end au rythme des chansons d'Abou l-Leef  !

 

 

 


 

 

 


 

 


 
 

 

   
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 10:30

Nous poursuivrons aujourd'hui notre évocation des instruments de musique égyptiens à partir des gravures de l'ouvrage d'Edward Lane. Après les instruments à cordes dans le précédent article, ce seront aujourd'hui les instruments à vent et les percussions. Comme nous allons le voir, la plupart sont moins cantonnés que les instruments à cordes à la musique " savante ".

Instruments à vent :



Les flûtes sont de types variés et tiennent une place importante. Le nây ( n° 1 sur la gravure ) est une flûte de roseau dont l'origine remonte à la plus haute Antiquité. On distingue plusieurs types de nây, qui sont déterminés par leur longueur ; Edward Lane a représenté le long nây, souvent appelé " darweeshi " par les Egyptiens car il était employé lors des zikr des derviches sûfi pour accompagner les monshed. L'exemple de la gravure mesure 48 cm de long . Le nây est percé de 6 trous à l'avant, et en général un autre à l'arrière. La zommârah ( n° 2 sur la gravure ) est une flûte double formée de deux roseaux de même longueur liés entre eux et percés de 6 trous chacun ; l'exemple de Lane mesure 36 cm de long, et il précise qu'à son époque il était beaucoup utilisé par les bateliers du Nil.  Enfin, l'arghûl ( n° 3 sur la gravure ) est également une flûte double, mais formée de deux roseaux de longueurs différentes ; le roseau le plus long dispose de trois éléments amovibles permettant de l'allonger ou de le raccourcir ; Lane nous dit qu'il était également employé par les bateliers du Nil, mais aussi parfois lors des zikr  à la place du nây. Les ancêtres de la zommârah et de l'arghûl remontent à l'époque " pharaonique " dont des exemplaires ont été retrouvés lors des fouilles.


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Le zemr était surtout utilisé dans les festivités et les processions - comme sur les gravures montrant l'une un détail d'une procession de circoncision ( à droite ) et l'autre une procession de mariage ( à gauche ). C'est une sorte de hautbois cylindrique à pavillon conique, percé de 8 trous et à double anche de roseau. Sa taille peut varier de 20 à 60 cm et il produit un son très puissant et nasillard. Il est resté très présent dans la musique d'aujourd'hui, et se retrouve, sous d'autres noms, dans tout le Mashreq mais aussi en Turquie et dans les Balkans.

Edward Lane mentionne également une sorte de cornemuse appelée zommârah be-so'an, dont le sac est formé d'une peau de chèvre ; il ne la représente pas et note qu'elle est assez rare en Egypte.


Percussions :

Les percussions jouent depuis toujours un rôle important dans la musique égyptienne, et des Egyptiens sont aujourd'hui encore des maîtres en la matière.


On voit sur ce détail d'une gravure représentant une procession de circoncision deux types de tabl, qui signifie " tambour " en arabe. A droite ( n° 1 ), ce que Lane identifie comme le tabl shâmi, ou " tambour syrien ", sorte de timbale de cuivre couverte d'une peau parcheminée ; il a environ 40 cm de diamètre pour 10 cm de hauteur maximale ; il est suspendu au cou du musicien par une corde attachée à des anneaux placés sur le côté de l'instrument, et se joue à l'aide de deux baguettes fines. A gauche ( n° 2 ), le tabl baladi, ou " tambour égyptien ", qui a un peu la forme des tambours militaires occidentaux mais moins profond, lui aussi couvert d'une peau parcheminée ; il est suspendu à l'oblique sur l'épaule du musicien par une lanière de cuir qui l'entoure et est frappé par une baguette ou une lanière de cuir.


Sur ce détail d'une autre gravure représentant une procession de mariage, on retrouve le tabl shâmi ( n° 1 ) et le tabl baladi ( n° 2 ), ainsi qu'un autre type de tabl appelé bâz ( n° 3 ) ; c'est un petit tambour de 15 à 18 cm de diamètre, tendu d'une peau parcheminée, qu'on tient sous le bras gauche et qu'on frappe de la main droite avec une baguette ou une lanière de cuir.





Voici à présent deux gravures présentant l'une des percussions les plus emblématiques de la musique égyptienne, et orientale en général, la darabokkeh. Ce tambour a une base cylindrique et une partie supérieure évasée qui était traditionnellement tendue en Egypte d'une peau de poisson, tandis que l'extrémité inférieure reste ouverte. L'exemple de gauche est un modèle soigné incrusté de nacre, d'écaille de tortue, d'os et d'ivoire, utilisé dans les milieux aisés, en particulier dans les harem. Celui de droite est un modèle plus simple en terre cuite, celui utilisé dans les milieux populaires, par les conteurs et les bateliers du Nil. Leur taille est variable, d'une 30aine de centimètres de haut à 46 cm pour les grands modèles utilisés dans la musique de harem.


Et pour terminer, deux instruments qui remontent à l'Antiquité et connaissent de multiples variantes. Les sâgât ( n° 1 )sont ces castagnettes métalliques circulaires utilisées par les danseuses et danseurs aujourd'hui encore. Le târ ou reqq ( n° 2 ), tambourin muni de 5 groupes de deux paires de cymbales de cuivre ; sa particularité est qu'il se joue des deux mains : les doigts de la main qui le tient frappent la peau près du cadre tandis que ceux de l'autre main la frappent au centre, ce qui permet de moduler le son. Le cadre en Egypte est traditionnellement très orné, incrusté à l'intérieur comme à l'extérieur de nacre, d'écaille de tortue, et d'os ou d'ivoire. A l'époque de Lane, au début du XIXe s. , on fait encore la distinction entre le târ, qui semble plus grand et plus soigné, joué essentiellement dans les harem, et le reqq, plus petit et plus simple ; par la suite, on n'a conservé en Egypte et au Mashreq que l'appellation de reqq, nom sous lequel cet instrument est connu aujourd'hui.

Edward Lane mentionne enfin sans le représenter un dernier type de percussion, les nuqâqeer ( sing. naqqârah ), deux timbales en cuivre de dimensions différentes ( 60 cm de diamètre pour la plus grande et 45 cm pour la plus petite ) qu'on retrouve sous différents noms dans tout l'Orient, jusqu'en Inde. Présentes lors des grandes processions religieuses, en particulier celle du Hagg, elles étaient autrefois placées sur le dos d'un chameau, fixées à l'avant de la selle, la plus grande étant placée à droite.


Nous reviendrons ultérieurement sur certains de ces instruments, en particulier sur leurs différentes formes et appellations dans le monde arabe et méditerranéen, et parfois au-delà. Mais il m'a semblé dans un premier temps intéressant, suite à une suggestion de notre amie Gene, d'en faire un premier tour d'horizon à travers les gravures anciennes d'un document très intéressant sur l'Egypte du début du XIXe s.


Source des gravures et des remarques d'Edward Lane :

Edward William LANE, An Account of the Manners and Customs of the Modern Egyptians, éd. Charles Knight & Co., 1836, vol. 2 chap. V 

que vous pouvez consulter en libre accès en particulier sur l'excellent site
Travelers in the Middle East Archives  (TIMEA) de la Rice University de Houston, dont nous reparlerons car il fourmille de documents passionnants et rares sur l'Orient d'autrefois. 
 

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 08:00



Cap pour ce week-end dans nos Horizons musicaux sur les instruments traditionnels égyptiens. Les instruments utilisés dans la musique égyptienne aujourd'hui encore sont souvent d'origine très ancienne ; certains même remontent à la période antique. Malgré l'apport d'instruments occidentaux, ils restent très présents dans la musique actuelle, jeel ou sha3abi, aussi bien que dans la musique traditionnelle ou classique. Aussi avez-vous déjà pu entendre certains d'entre eux dans les Musiques des Horizons. Nous disposons sur la musique égyptienne du début du XIXe s. d'un précieux document avec l'ouvrage d'Edward Lane, qui traite en deux volumes d'une variété d'aspects de la vie en Egypte à cette époque. C'est à travers ses gravures, de façon succinte, que nous commencerons à aborder la question. Certains de ces instruments mériteront des informations plus détaillées par la suite. Pourquoi les " instruments de musique égyptiens " ? Il est vrai qu'on retrouve la plupart d'entre eux dans tout le Mashreq, au Maghreb, dans le monde persan et turc, et même parfois bien au-delà. Comme nous aurons l'occasion de le voir plus tard,  il existe des variantes locales d'un pays à l'autre, non seulement dans le nom mais aussi dans la forme ou la sonorité des instruments ; et quelques instruments sont propres à la culture égyptienne. Je ne conserverai pas l'ordre adopté par Lane, mais classerai les instruments par catégories. Nous commencerons aujourd'hui par les instruments à cordes.




Edward Lane nous dit qu'à l'époque où il est allé en Egypte, un ensemble pour un concert privé était composé d'un joueur de kemângeh, d'un joueur de qânoon, d'un joueur de 3ood et d'un joueur de nây ; à partir des gravures de son livre et des explications qu'il donne, ce montage montre comment ils étaient disposés. Ce sont là les quatre instruments de base, auxquels pouvaient s'en adjoindre d'autres, comme des percussions. Très souvent, il y avait également deux chanteurs. De tels ensembles se produisaient devant les hommes dans les demeures aisées, dans la cour ou dans cet ensemble de réception des hommes qu'on appelle salâmlik ; les femmes pouvaient parfois y assister depuis l'étage, dissimulées derrière des mashrabeyyât. Les femmes elles-mêmes pouvaient faire venir des musiciennes professionnelles dans les harem.

Autres lieux privilégiés de la musique : les cérémonies et processions des sûfi, chez lesquels la musique a un rôle particulier, les grandes processions religieuses comme celle du départ du Hagg, et enfin les processions de mariage ou de circoncision.


Instruments à cordes :


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La kemângeh est une sorte de viole qui se joue avec un archet. Celle représentée sur la gravure a une longueur totale de 97 cm et l'archet 90 cm. Elle n'a que deux cordes, qui étaient faites à l'époque chacune d'une soixantaine de crins de cheval, ainsi que celle de l'archet, et de boyau d'agneau. Comme on le voit sur la seconde gravure, la kemângeh est tenue verticalement, posée sur son pied métallique ; le musicien fait varier l'inclinaison en fonction des sonorités voulues.










Le qânoon est une sorte de cithare sur table présentant 23 groupes de trois cordes, soit 72 cordes au total ; à l'époque, elles étaient en boyau d'agneau. L'exemple de la gravure de Lane mesure 1m dans sa partie la plus longue, 40 cm de large et 5 cm d'épaisseur. On joue de cet instrument en plaçant un plectre ( reesheh, n°3 de la gravure ) de corne de buffle sous chacun des index par l'intermédiaire d'une bague ( kishtiwân, n°2 de la gravure ). Le musicien pose l'instrument sur ses genoux et le petit côté qui fait face au public est orné d'incrustations de nacre. C'est un instrument complexe qui requiert une grande maîtrise.































Le 3ood est le luth oriental, dont les cordes de boyau d'agneau sont assemblées en sept groupes de deux et pincées à l'aide d'un plectre à l'époque en plume de vautour. Il y a différents formats de 3ood. Exigeant là encore une grande maîtrise, il appartient lui aussi plutôt à la musique "savante".


 

Le rabâb est une sorte de viole populaire à archet. Lane en mentionne deux types : le rabâb el-moghonny ( " rabâb du chanteur " ), doté de deux cordes, et le rabâb esh-shâ3er ( " rabâb du poète " ), à une seule corde. La gravure représente ce dernier, d'une longueur de 82 cm. Comme pour la kemângeh, les cordes sont en crin de cheval. Le rabâb était souvent utilisé par les chanteurs de rue et les chanteurs pauvres ; le chanteur jouait lui-même du rabâb et était en général accompagné d'un second joueur de rabâb.


Lane mentionne encore, mais sans en fournir de gravure, le tambûr, une sorte de luth à long manche dont il précise qu'il est surtout joué par les étrangers ( en particulier les Grecs ), et le sunteer, un instrument proche du qânoon mais avec deux côtés obliques de même inclinaison au lieu d'un seul et des cordes métalliques au lieu des cordes de boyau ; et les cordes du sunteer sont frappées avec des baguettes et non pincées avec des plectres.

Dans le prochain article, nous verrons les instruments à vent et les percussions.
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24 octobre 2009 6 24 /10 /octobre /2009 08:00



Pour nos Horizons musicaux du week-end, une bonne nouvelle. Les fans peuvent se réjouir : Kâzem es-Sâher1, sans conteste le plus célèbre chanteur iraqien2, vient juste de sortir un nouvel album joliment intitulé " er-rasm be-l-kalemât " 3. Comme toujours avec Kâzem, un excellent album qui mêle harmonieusement musique khalîji4 et influences extérieures, chansons douces et plus rythmées, offrant diverses ambiances très agréables. Parmi mes chansons préférées dans ce nouvel album, " 600 bôsa " ( dont vous trouverez ci-dessous les paroles ), la non moins excellente " Wên el-bâb " au son typiquement khalîji5 ; " el-mahkama " en duo avec l'Egyptienne Asmâ el-Menawer, très bonne adaptation actuelle de la tradition classique du chant arabe ; " Nemt w Halemt " une très belle chanson douce ; ainsi que " Eskot " et la chanson titre " er-rasm be-l-kalemât " - je sais, je cite presque tout l'album...



Un mot au passage sur Kâzem. Ce chanteur iraqien, de son vrai nom Kâzem Jabbar Ibrâhîm, est né à Mosul (ar.  الموصل , al-Mawsil ), dans le nord de l'Iraq, mais c'est à Baghdad qu'il a grandi . Il manifeste très tôt un goût pour la musique6, jouant de la guitare et du oud, et pour l'écriture7 ; c'est d'ailleurs lui qui compose et écrit les textes de nombre de ses chansons, quand il ne collabore pas avec de grands poètes ou musiciens. C'est en 1987 que débute sa carrière avec la chanson " ladghat el-Hayya " 8 , qui sera un grand succès même si certains lui reprochent alors certains passages des paroles et de faire du sha3bi9. Dès lors, sa renommée dépasse très largement les frontières de son pays et du monde arabe. Quand éclate la première guerre du Golfe, Kâzem doit partir pour le Liban, avant de s'installer au Caire où sont enregistrés la plupart de ses albums. Kâzem est un homme et un artiste qui n'hésite pas à s'engager, en particulier pour la paix, et à établir des passerelles entre les cultures et entre les genres musicaux, étant tout à la fois capable de maîtriser le chant arabe classique et le sha3bi.

Voici les paroles de ma chanson favorite sur ce dernier album, qui sera comme toujours l'occasion d'aborder quelques questions de langue arabe. Le texte est en dialecte iraqi, vous pourrez entendre la différence avec les dialectes égyptien ou libanais. La vidéo n'est pas excellente, mais au moins vous pourrez entendre la chanson.

 

 


 

 

 



600 bôsa

yally dalâlak zâyd ... we yây leyshe m3âned x2

heyya settmiyat bôsa ... koll shy minnak râyed

x2


maHtâj emshy sen(e)teen ... men el-Hâjib le-l-3ayn

yâ Hobby mâkhedny waneet ... we n-nâs yel galbak bârid


yally dalâlak zâyd ... w yây leyshe m3âned

heyya settmiyat bôsa ... koll shy minnak râyed


sett el-Hasen maHlahâ ... rûHy temshy warâhâ

min Haqhâ law tetbâhâ ... Halwa we najemhâ Sâ3ed


yally dalâlak zâyd ... w yây leyshe m3âned

heyya settmiyat bôsa ... koll shy minnak râyed


(i)btesem kâs el-hawa min Teyyib nafsak

akû gheyrak Halû bass makû nafsak x2

areedak yâ Habeeby t(e)bûs nafsak x2

basse b(e)dâkhilak tenwiya liyya


( paroles : Kâzem es-Sa3dy ; musique : Kâzem es-Sâher ; arrangements : Hosam Kamel )


600 ( ستمية ) se dit en égyptien suttumeya quand il est isolé et suttumeyat ou suttumît quand il est placé devant l'objet compté. 
Nous voyons ici une particularité grammaticale de l'arabe, sur laquelle nous reviendrons à l'occasion en évoquant chiffres et nombres en arabe : quand le nombre placé devant l'objet compté se termine par une unité, ce dernier prend le pluriel ; mais quand le nombre ne se termine pas par une unité, l'objet compté prend le singulier, ce qui est le cas ici :
bôsa ( baiser, bise ) est au singulier > 600 bôsa et non 600 bôsât.
  

On peut remarquer dans ce texte quelques particularités dialectales dans la prononciation ( l'écriture, elle, reste la même ) :
- le qâf ( ق ) se prononce dans certains dialectes ( ici en iraqien, mais aussi souvent en libanais et dans certains parlers égyptiens ) -g : par exemple dans cette chanson  قلبك   ( ton coeur ) se prononce galbak et non qalbak comme en arabe littéral, ou 'albak comme en dialectal égyptien.
- le jîmج ) se prononce ici -dj, comme c'est le cas dans de nombreux dialectes, et non -j comme en arabe littéral ou -g en dialectal égyptien.





600 bôsa, donc, à toutes et tous pour ce week-end, avec le nouvel album de Kâzem, avec une pensée toute particulière pour mon amie Anne-Marie qui est une inconditionnelle de ce chanteur.




Notes :

1- Il existe de multiples habitudes de translittération de son nom, en arabe كاظم الساهر : Kadim el-Sahir, Kathem al Sahir, Kazem el Saher, Kazim al Sahir, etc. Comme toujours, je préfère opter pour la translittération standard de l'arabe. Le ظ arabe est un son -z ou -d emphatique en fonction des différents dialectes et n'a pas d'équivalent dans les langues européennes, ce qui explique ces variations.
2- Avec plus de 30 millions d'albums vendus à travers le monde !
3- er-rasm = le dessin, le tableau ; be-l-kalemât = avec les paroles.
4- En arabe, al-khalîjالخليج )  signifie " le Golfe " et sert comme dans les langues occidentales à désigner les pays de la péninsule arabique, l'Iraq, etc. Khalîji est l'adjectif correspondant au masculin.
5- La musique de cette région se distingue en particulier par des rythmes spécifiques, que vous reconnaîtrez rapidement par rapport à celles d'Egypte ou du Liban.
6- On dit dans ses biographies qu'il a vendu encore enfant sa bicyclette pour acheter son premier instrument de musique. Il a plus tard étudié à l'Académie de Musique de Baghdad.
7- Il écrit sa première chanson à l'âge de 10 ans et se passionne déjà pour la poésie.
8- " la morsure du serpent ".
9- Sha3bi ( شعبي ), qui signifie " populaire " en arabe, correspond à ce qu'on appelle en Occident la musique " pop ". On a demandé à l'époque à Kâzem de changer certaines paroles de sa chanson, mais il s'y est refusé.
10- Mais vous pourrez découvrir l'album et cette chanson sur le site égyptien
Nogomi.

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  • : Une demeure perdue quelque part entre rêve et réalité, dans les sables du désert égyptien ou sur les flots de la Méditerranée. Tournée vers l'horizon, les horizons divers... Les horizons de l'Est et de l'Ouest, comme disaient les anciens Egyptiens... Une demeure un peu folle, pour abriter des rêves un peu fous, des passions, des émotions, des coups de coeur...
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