Une demeure perdue quelque part entre rêve et réalité, dans les sables du désert égyptien ou sur les flots de la Méditerranée. Tournée vers l'horizon, les horizons divers... Les horizons de l'Est et de l'Ouest, comme disaient les anciens Egyptiens... Une demeure un peu folle, pour abriter des rêves un peu fous, des passions, des émotions, des coups de coeur...
Nous ne dérogerons pas à notre tradition de la musique du week-end. Je vous avais promis de vous faire écouter des exemples de chansons classiques égyptiennes : en voici une, interprétée par un chanteur qui est considéré comme l'un des plus grands du monde arabe au XXe s. : Farîd el-'Atrash 1 (1915-1974). Cet artiste d'origine syrienne, dont la famille s'est installée en Egypte dans les années 1920 et a d'ailleurs été par la suite naturalisé égyptien, fut non seulement un grand chanteur, mais aussi un maître du oud (arabe 3ûd ), le luth arabe. Sa vie est un véritable roman, et sa carrière impressionnante : 31 films et plus de 350 chansons ! Il eut même une histoire d'amour qui fit grand bruit avec l'ancienne reine d'Egypte Nariman, qui, divorcée du roi Faruk Ier après la chute de la monarchie égyptienne, le rejoindra en Egypte ; l'histoire se finit mal, car la pression familiale les oblige à se séparer...

La chanson dont vous allez voir la vidéo est extraite d'un film datant des années 1960 2. Vous remarquerez à plusieurs reprises un instrument à cordes traditionnel de la musique arabe, le qanûn, dont nous reparlerons bientôt. Pas de paroles cette semaine, impossible de les trouver.
1- Orthographié en général Farid el Atrache en Europe.
2- Je ne sais pas duquel il s'agit : " el-khoroog men el-gana " (1967) ou " el-Hobb el-kebîr "(1969) ; si quelqu'un a l'information, elle est la bienvenue. La chanson figure dans un album placé sous le titre de ces deux films (EMI, 2003).

Le qânûn, un instrument arabe classique dont le son est tout simplement magnifique.