Une demeure perdue quelque part entre rêve et réalité, dans les sables du désert égyptien ou sur les flots de la Méditerranée. Tournée vers l'horizon, les horizons divers... Les horizons de l'Est et de l'Ouest, comme disaient les anciens Egyptiens... Une demeure un peu folle, pour abriter des rêves un peu fous, des passions, des émotions, des coups de coeur...
A présent que nous sommes familiarisés avec des choses très simples, nous allons pouvoir commencer à aborder quelques expressions qui peuvent se révéler utiles.
Dire qu'on parle arabe :
batkallem 3arabi : je parle arabe
batkallem 3arabi shwayya bass : je parle juste un peu arabe
Il y a deux formes d'arabe : el-foSHa ( l'arabe classique ou littéral ), qui est la langue écrite, et el-3ammeyya ( le dialecte ) - en l'occurence en Egypte en général le masri ou le sa'idi - qui est la langue parlée, celle de tous les jours.
Exprimer son accord, son approbation :
mafeesh mâni3 / mafeesh moshkela : ( il n'y a ) pas de problème
men ghêr moshkela : sans problème
Tab ( mot typiquement égyptien, contraction de Tayyeb ) : bien, bon, OK
be-Z-ZabT : exactement, pile
mâshi : ça marche, ça va
da akeed ! : ça c'est sûr !
zayye ma enta 3âyez : comme tu veux
law teHebb : si tu veux
Exprimer qu'on ne sait pas :
mâ 3andish fekra : je n'ai pas idée
mâ bafhamsh : je ne comprends pas
mesh 3âref : je ne sais pas
Divers :
yalla ! / yalla nemshi ! : allons-y !
eg-gaww kwayyes en-nahârda : il fait beau aujourd'hui
< eg-gaww = le temps (dans le sens " météo " ) + kwayyes = bon, bien + en-nahârda = aujourd'hui
Tool el-yoom : toute la journée
lâ mo'akhza : ( littéralement " pas de fâcherie " ) pardon, désolé, excuse-moi
shoft ezzây ! : ( littéralement " tu as vu comment " ) voyez-vous ça ! , ben voyons !
mesh ma3'ool ! : incroyable ! , insensé ! , pas possible !
khosâra ! : dommage !
ma3lesh : tant pis, ça ne fait rien
ana mabsoot (masc.) / mabsoota (fém.) : je suis content(e)
ana mabsoot 'awi : je suis très très content
ana za3lân (masc.) / za3lâna (fém.) : je suis fâché
shwayya shwayya : peu à peu, petit à petit
khalâs : ça suffit, c'est tout
Remarques :
Vous aurez remarqué plusieurs formes négatives. La négation est facile en dialectal égyptien :
- avec un nom, un adjectif, un participe ou un complément circonstanciel, il suffit de placer devant l'élément sur lequel porte la négation : mesh ( parfois prononcé aussi mosh, dans certains dialectes égyptiens ou ailleurs au Mashreq )
ex. mesh momken : ( ce n'est ) pas possible - n'oublions pas que le verbe être est sous-entendu en arabe.
howwa mesh fê l-beyt : il n'est pas à la maison
- avec un verbe, on utilise la négation mâ et on place le suffixe -sh à la fin du verbe ; quand un verbe porte un pronom suffixe, c'est après celui-ci que se place le -sh
ex. mâ batkallemsh 3arabi : je ne parle pas arabe
mâ bafhamaksh : je ne te comprends pas
Certains mots ou certaines expressions peuvent avoir des nuances, voir des changements de sens, en fonction du contexte et surtout du ton que l'on emploie :
- mâshi veut dire littéralement " marchant ", c'est-à-dire " ça marche " ; il signifie ainsi " ça va " dans le sens de " je vais bien " , mais aussi dans le sens de " c'est bon, c'est d'accord " ; l'équivalent le plus proche en français parlé serait " ça roule ".
- yalla ! signifie toujours "aller ! , on y va ! " ; mais attention à ne pas adopter un ton qui pourrait être interprété comme aggressif, ce qui pourrait introduire une nuance d'agacement
- mesh ma3'ool ! sert en règle générale à marquer l'étonnement, la surprise ; si vous le dites en riant, vous introduirez la nuance de " non, c'est pas possible / je te crois pas "
- ma3lesh fait partie des mots employés à toutes les sauces ; il signifie : ce n'est pas grave, ça ne fait rien, tant pis, etc.
- khalâs voit son sens varier selon l'intonation ; avec une intonation neutre, il sert à exprimer qu'on a fini, que c'est tout, etc. ( " wa khalâs " à la fin de quelque chose que vous racontez, par exemple, signifiera " voilà c'est tout / le sujet est clôt " , etc. ) ; mais sur un ton plus ferme, il marque l'agacement : khalâs (keda) ! prend alors le sens de " ça suffit ! / arrête ! " . Un petit conseil malgré tout : si cette expression toute simple peut se révéler utile pour éconduire quelqu'un d'importun ou d'insistant, il ne faut pas oublier qu'elle est dans le second cas signe d'agacement, voir d'aggressivité, donc à employer avec modération ; mieux vaut d'abord répondre par la négative mais poliment à son interlocuteur, avec par exemple " lâ, shokran " ( non, merci ) ou " lâ, mesh 3âyez Haga (shokran) " ( non, je ne veux rien [merci] ) ; s'il insiste vraiment et que vous souhaitez l'éconduire, utilisez alors un " khalâs ! " ferme, mais en gardant le sourire, ce qui évitera de vexer la personne et montrera que vos intentions ne sont pas aggressives.
Remarque de prononciation : en fait, le -s final est un -s emphatique et devrait être transcrit -S ; mais la plupart du temps les Egyptiens le prononcent comme un simple -s.
Khalâs en-nahârda...