Une demeure perdue quelque part entre rêve et réalité, dans les sables du désert égyptien ou sur les flots de la Méditerranée. Tournée vers l'horizon, les horizons divers... Les horizons de l'Est et de l'Ouest, comme disaient les anciens Egyptiens... Une demeure un peu folle, pour abriter des rêves un peu fous, des passions, des émotions, des coups de coeur...
" Saïs courant " ( carte postale début XXe s. , Papeterie & Imprimerie Au Cartosport, Max H. Rudman, Le Caire, n° 728, coll. Kaaper ).
Les Saïs faisaient partie des personnages que l'on apercevait dans les rues des villes égyptiennes, en particulier au Caire, et qui marquèrent les voyageurs. Ces coureurs, en général au nombre de deux, couraient devant les équipages des notables pour leur ouvrir le passage. Leur tenue était caractéristique : une chemise blanche rehaussée d'un gilet court brodé et un pantalon bouffant blanc s'arrêtant au niveau des genoux, avec une large ceinture en étoffe. Comme on le voit sur ce cliché du début du XXe s. et d'autres, ils couraient toujours pieds nus. Ils tenaient à la main droite ce que les voyageurs étrangers appellent le " courbach " 1 pour les francophones, ou " kurbash " pour les anglophones : une sorte de grand fouet traditionnellement fait de cuir d'hippopotame avec lequel ils dispersaient le cas échéant la foule sur le passage de leur employeur. Le cocher porte pour sa part le tarboush mis à la mode sous l'influence ottomane dans la bourgeoisie et les classes aisées.
Détail sur les Saïs, avec leur costume caractéristique, courant les pieds nus et portant à la verticale le long kurbâj.
1- En arabe كرباج ( kurbâj ), signifiant " fouet " ou " cravache ". Il était également utilisé pour administrer les châtiments corporels à l'époque ottomane, usage aboli en Egypte au moment de la domination britannique.