Ma Provence, celle de la côte varoise, c'est aussi celle de ces oiseaux marins qui sont omniprésents dans notre ciel, même en ville. Contrairement aux étourneaux qui ne font que passer, eux sont là toute l'année. Lors d'une pause déjeuner au bord de mer, à la faveur du retour du soleil, je suis allé vous en photographier quelques-uns dans le quartier du Mourillon.
J'y ai surpris un groupe de mouettes rassemblées au pied de l'une des jetées de la plage, pour s'abriter du vent qui soufflait fort ce jour-là. Vous me direz : oui, ce sont des mouettes, perchées sur des rochers ou flottant tranquillement sur les flots. Oui mais regardons de plus près...
Une mouette rieuse.
On y trouve une majorité de mouettes rieuses, les plus répandues sur nos côtes ; en Provence, on les appelle des " gabianolo ", puisqu'elles sont parentes des goélands. Elles ressemblent beaucoup à ces derniers, mais sont plus petites, plus frêles et ont un bec plus étroit. Elles portent bien leur nom, et viennent souvent " rire " au-dessus de nos têtes en pleine ville ; leur cri caractéristique leur a valu leur nom. Sympathiques, donc, perpétuellement affamées et très curieuses. En hiver, elles ont une petite tache sombre de chaque côté de la tête.
Mouettes rieuses dont on voit bien la petite tache latérale du plumage d'hiver.
Une mouette mélanocéphale, posant fièrement sur son rocher.
Mais parmi ces mouettes rieuses, on distingue aussi quelques cousines, les mouettes mélanocéphales, qui se distinguent par leur tête noire et leurs ailes gris perle. Elles font bon ménage et à vrai dire très proches, au point qu'on peut les confondre, en particulier à la saison des amours.
Une mouette mélanocéphale juvénile.
Bon aller, je vais prendre un bain, elle a l'air bonne...
Un peu plus loin, c'est une mouette mélanocéphale juvénile que j'ai rencontrée, surprise alors qu'elle allait prendre un petit bain. J'avoue que je ne le savais pas et que je me demandais bien à quelle espèce elle appartenait ; c'est en rentrant à la maison et en faisant quelques recherches que j'ai su à qui j'avais affaire. Très différente des adultes, n'est-ce pas ?
Un gabian se laisser porter par les flots.
Et la star de nos oiseaux de mer, c'est le gabian, comme nous l'appelons en provençal * : le goéland leucophée, de son nom scientifique. C'est un goéland de taille moyenne, mais déjà un oiseau de belle taille. Le gabian a assez mauvaise réputation, car il est vrai qu'il est en général relativement aggressif ; mieux vaut ne pas l'importuner, il a un bec puissant ! Il est un peu roublard aussi, le gabian ; d'où le fait qu'en provençal, un " gabian" c'est aussi quelqu'un qui n'est pas très fiable, voir un escroc. Il est vrai que le gabian ( l'oiseau ) vous regarde souvent l'oeil en coin, comme si de rien n'était...
J'en ai même filmé une - la mouette mélanocéphale juvénile. La vidéo n'est pas de très bonne qualité, car réalisée avec mon appareil photo numérique par forte luminosité, désolé...
* si vous l'appelez " goéland ", on saura tout de suite que vous n'êtes pas d'ici... Et si vous n'êtes pas d'ici, vous pouvez vous demander ce que peut bien être un " gabian "... hihi !
Références et liens :
Si vous voulez en savoir plus sur ces oiseaux de mer, je vous renvoie à des articles de Wikipedia les concernant, qui contiennent les informations essentielles et indiquent des liens intéressants :
- la mouette rieuse
- la mouette mélanocéphale
- le goéland leucophée, notre gabian provençal