Après les charmes de la Nubie et un court séjour à Aswan, notre voyage se poursuit avec la croisière qui nous mènera jusqu'à Louqsor, dernière et grandiose étape. Nous faisons connaissance avec le bateau, et avec nos cabines. Elles sont tout en bas, au ras de l'eau et ma mère et moi avons la même réaction : "au secours, je ne pourrai jamais dormir là ! " Elle, parce qu'elle a peur de l'eau, moi parce que je suis claustrophobe... Mon beau-père est devenu tout rouge, déçu le pauvre de notre réaction ; puis il a réussi à calmer nos appréhensions et nous avons pris le bon côté des choses. Comme je voyage en "single ", j'ai une cabine pour moi tout seul, celle située tout à l'avant du bateau. Allongé sur mon lit, je vois défiler les rives du Nil et le clapotis de l'eau m'apporte un calme inespéré ; bref, au bout de quelques instants, je me sens très bien dans cette cabine. J'installe consciencieusement mes petites affaires, et ça y est, le charme est retrouvé. En fait, bous ne le réalisons pas encore, mais nous sommes très bien placés : juste quelques cabines disposées de chaque côté du couloir, puisque qu'une grande partie de ce pont inférieur est occupée par la grande salle à manger et son vestibule au billard, à l'arrière de laquelle se trouvent les cuisines et autres dépendances... Pas de bruit de moteur, les machines sont à l'arrière.
Ma mère joue les ladies sur le pont du bateau...
... tandis que mon beau-père et moi nous livrons à notre jeu favori : "Tu me filmes ? Je te photographie !"
Au-dessus, le rez-de-chaussée, en quelque sorte, avec la réception, un vaste hall et le bar-discothèque ( le tout kitsch à souhait, comme j'adore ! ). En haut, un vestibule avec de petites boutiques : un magasin de souvenirs minuscule où s'entassent des objets disparates parmi lesquels seul le vendeur sait se retrouver... Et une petite bijouterie. Et enfin, couronnant le tout, le pont supérieur formant une vaste terrasse qui occupe pratiquement toute la surface du bateau, en partie couverte. Nous sommes très amusés par les canots de sauvetage : mieux vaut sauter à l'eau, puisqu'il n'y a plus de crocodiles ! Le pont supérieur sera mon QG le soir, quand il sera déserté par tous et que je pourrai venir m'y ressourcer en observant les beautés qui se déploient dans la nuit paisible... Ah, la cigarette du soir sur le pont supérieur du bateau de croisière, un délice !
Un canot de sauvetage...
Nous larguons les amarres de nuit et assistons émerveillés à un magnifique coucher de soleil sur les rives du Nil. A contempler ce spectacle que les mots ni les photos ne peuvent rendre, on comprend pourquoi les Egyptiens de l'Antiquité ont développé de si beaux mythes sur le sujet... C'est véritablement un moment magique dont on ne se lasse pas et qui se grave pour toujours dans la mémoire. Nous apercevons le village nubien près duquel notre promenade en dromadaire s'était arrêtée ; il prend là toute sa dimension, sa vraie dimension : tourné vers le Nil dispensateur de vie, en harmonie avec le paysage dans ses couleurs et ses formes... Un spectacle d'une grande beauté. Et, ça vous étonnera ou pas, mais j'ai eu une petite larme au coin des yeux en quittant Aswan, le sentiment que je quittais un lieu féérique comme j'en avais toujours rêvé ; mais j'ai fait en silence le serment de revenir... Inch Allah.
Le village nubien qui s'endort dans le soir tandis que nous nous éloignons.
Au revoir, Aswan : je reviendrai, si je le peux...